Un aspirant laquais se présente...

(HJ: Bon bien puisque Aramis t'a renvoyé de chez lui... )

Édouard sentait son coeur bondir dans sa poitrine. Il voulait tellement faire bonne impression face à M. d'Artagnan. Il inspira profondément avant de cogner à la porte, releva la tête et les épaules et frappa trois coups.

D'Artagnan venait de rentrer chez lui et pestait après ses bottes qu'il ne parvenait pas retirer. Il ouvrit à l'importun que dans un premier temps il ne reconnut même pas.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Edouard du Monceau; Monsieur d'Artagnan, je suis venu comme vous m'aviez invité à le faire...

- Ah ! Oui, je me souviens ! Et bien, tu tombes bien drôle ! Tu vas m'aider à retirer bottes. Pardieu ! Mes pieds ont enflé, je crois, à moins que ce ne soit ces fichues bottes qui rétrécissent à l'usage ? J'en toucherai deux mots à mon bottier.

Edouard entreprit de tirer sur la botte droite que lui tendait le Gascon. Mais elle semblait collée de l'intérieur, comme cousue à la plante du pied de son propriétaire. Edouard se souvint alors d'une astuce que lui avait montrée son père autrefois, lorsque les affaires de la famille le conduisait à voyager ici et là, tout botté pour chevaucher. Il suffisait de décoller le talon en se plaçant face à l'homme botté, et sans tenter de tirer davantage, faire effectuer une lègère rotation de la botte vers l'extérieur, puis tirer à nouveau un coup sec vers le haut.

La botte se décolla miraculeusement, instanément, et le pied gauche fut aussi facilement libéré.

- C'est parfait Monsieur du Morceau !

- Du Monceau, Monsieur d'Artagnan.

- Si tu veux. Bref, Edouard, tu es engagé. Vas donc nettoyer ces bottes et porte donc cette casaque à nettoyer à ma lingère. Ensuite, panse mon cheval , refais sa litière, donne lui de l'orge et selle-le. Viens ensuite me réveiller car je dois sortir dans un moment. Moi, je vais faire un somme !

(HJ: Ah oups... j'étais certaine que c'était le cas... )

"Si tu veux. Bref, Edouard, tu es engagé. Vas donc nettoyer ces bottes et porte donc cette casaque à nettoyer à ma lingère. Ensuite, panse mon cheval , refais sa litière, donne lui de l'orge et selle-le. Viens ensuite me réveiller car je dois sortir dans un moment. Moi, je vais faire un somme !

- Bien, monsieur d'Artagnan. Édouard sortit promptement. "Ouf, se dit-il, effectivement, ce ne sera pas de tout repos." Néanmoins, il exécuta toutes ces tâches avec l'enthousiasme du débutant plein de bonnes intentions et alla éveiller d'Artagnan.

D'Artagnan s'était endormi comme une masse et ronflait de temps en temps. Edouard se demandait comment s'y prendre pour le réveiller et opta pour la manière qui lui semblait la plus naturelle. Il lui posa la main sur l'épaule et le secoua doucement.

- Qui va là ! Gardes ! -hurla le dormeur en cherchant à tâton son épée.
Edouard fit un bond en arrière et resta prudemment en retrait tant que son nouveau maître n'avait pas repris ses esprits.

- Ah, c'est toi drôle ? Tu m'as surpris en pleine embuscade. Je rêvais...Devrais-je dire je cauchemardais ? J'ai revue une vieille ennemie, son fantôme du moins, et ce scorpion femelle s'apprêtait à me trancher la gorge dans mon sommeil ! Heureusement , ce n'est que toi, Edouard ! Va, aide-moi à remettre mes bottes, et passe- mon baudrier !

Les pieds de d'Artagnan étaient encore enflés de sa dernière journée, et il fut encore plus difficile à Édouard de l'aider à remettre ses bottes que de les enlever. Il lui passa son beaudrier et son épée. Il n'osa pas demander où son maître irait, mais il crut bon de lui souligner:

"Monsieur... sans être de votre calibre, je me débrouille fort bien à l'épée. Voulez-vous que je porte également la mienne?"

D'Artagnan regarda le jeune homme, surpris.

- Edouard, je n'ai pas l'intention de me battre aujourd'hui. Je ne t'interdis pas de porter une dague ou un pistolet pour te défendre, mais sache néanmoins que le port de la rapière est réservée aux gentilhommes.

(HJ: Je ne sais pas si tu attends quelque chose de mon personnage, mais étant donné son état de laquais, je ne crois pas pouvoir initier grand chose, à part des rencontres occasionnelles chez son père ou... avec Milady! Au fait, il n'a aucune intention d'espionner d'Artagnan, et c'est bien à son insu qu'il le fera, du moins au début.)

D'Artagnan avait choisi de se rendre au Renard vert. Il avait pensé toute la nuit à cette soirée chez Aramis. Aramis n'avait même pas répondu à la question du franc Athos, il avait noyé le poisson, comme d'habitude, et personne n'avait relevé ! Mais cette histoite de Huguenots cachait quelquechose, l'attaque des quatre inséparables n'avait absolument aucun sens dans le cadre d'un complot, aucun sens dans le cas d'une révolte de féodaux impatients de retrouver leur place forte ! Alors pourquoi ? Pourquoi? La réponse se trouvait forcément dans le passé... Peut être cette attaque n'avait-elle rien à voir avec les rumeurs de révolte du palais ? Peut être avait-elle à voir avec l'un d'entre eux, en particulier ... Aramis ?

D'Artagnan sortit alors suivi de son nouveau laquais un peu penaud. Mais où allait-il ce diable de Gascon, sans rien dire et d'un pas si décidé ? Du Monceau commençait à comprendre en cavalant derrière son maître qu'il n'avait pas choisi la facilité...
- Bien monsieur.

Édouard aurait voulu ajouter qu'il se sentirait tout à fait inutile et ridicule en cas de nouvelle attaque des huguenots, mais il crut qu'il valait mieux ne pas argumenter avec d'Artagnan pour le moment, car ce dernier lui en imposait. Il se tut et attendit l'ordre de son maître.

- Prend ton petit couteau et tout ton courage, Edouard, nous allons au Renard vert.

Édouard obéit en souriant, car il mourait d'envie de voir d'Artagnan en action, et il voulait prouver sa valeur à son maître.

(HJ :Edouard, Aramistrateur, j'ai enlevé un peu de flood ici, mais je vous retrouve au Renard vert !)