Au sortir du bureau de Son Eminence...

Si quelqu'un eut traversé ce couloir du Louvre en ce moment, il eut pût voir la porte dérobée du bureau du cardinal de Richelieu s'ouvrir et livrer passage à un homme marchant à reculons, comme pour continuer à parler avec quelqu'un qui serait resté dans le bureau.

-Comptez sur moi, Votre Eminence, il n'en sera pas de cette affaire comme de celle de Londres, je réussirais. Je vous en donne ma parole.

De Wardes, car c'était lui, salua et referma la porte, puis prit le chemin de la sortie du palais.

Le cardinal venait de le charger d'une dangereuse et délicate mission diplomatique auprès du nid de révolte huguenote qui se tissait dans Paris. Richelieu avait bien deviné que c'était contre lui que l'on grondait, et il se doutait que le prétexte de l'Edit qu'il avait fait rendre à sa Majesté cachait autre chose, de bien plus grave sans doute.

Aussi avait il chargé son meilleur et plus fidèle agent de terrain, le comte de Wardes, de chercher et trouver l'un des chefs du mouvement, et de prendre contact avec lui pour tenter d'entammer des négociations.

La France était déjà très affaiblie à la suite de la guerre contre l'Angleterre... Une guerre civile la perdrait pour jamais.

Richelieu dans son cabinet simpatientait. Quelques jours avaient passé et toujours pas de nouvelles de ce de Wardes !

Avait-il réussi à infiltrer les protestants de l'hotel de la Trémouille, à se faire passer pour l'un d'entre eux ? Avait-il des nouvelles de ce complot (encore un !). Avaient-ils, ces huguenots, une fois pour toute quelque chose à voir avec l'attaque perpétrée contre les mouquetaires du roi ?

Plus que tout, Richelieu voulait des noms, et des intentions. Ou ces gens là voulaient-ils en venir ? Les choses n'étaient-elles par réglées de puis La Rochelle ? Il aurait pu les anéantir, il les avait épargné, respectueux de l'Edit de Nantes. Alors, pourquoi toutes ces rumeurs ?

De Wardes pénétra au Louvre, et ne perdit pas de temps à se faire annoncer. S'engouffrant par un escalier dérobé, caché derrière une tapisserie, il monta rapidement jusqu'aux appartements du cardinal de Richelieu. Là, il actionna une sonnette secrète, qui ne devait servir à avertir le cardinal uniquement lorsque ses agents spéciaux étaient là, et attendit.

Quelques minutes plus tard, Richelieu parut.

-Monseigneur, attaqua de Wardes sans préambule, je vous apporte une nouvelle incroyable, qui changera la face de vos affaires. Les huguenots en eux même ne sont pour rien dans les troubles actuels... Du moins, en ce qui concerne les rumeurs de complot contre vous. Et... J'ai pris contact avec l'un d'entre eux, m'introduisant dans leurs groupes. Il semblerait... Qu'ils aient réussi à mettre la main sur Mme la Duchesse de Chevreuse.... J'ignore où ils la détiennent ou comment ils ont fait, mais ce qui est sûr, c'est qu'ils ont découvert sa retraite.

- Que me dîtes vous là, cher comte ? Non seulement ils ne complotent pas contre moi, mais il m'ont débarassé de cette peste de duchesse ! Voilà , qui est digne de l'ordre de Saint Esprit ! Finallement ce bon roi n'avait peut être pas tord à leur endroit ? Il la détiennent, dîtes vous ? Qu'ils la garde, ces braves gens, qu'il la garde ! En revanche, j'aimerais bien savoir pourquoi il lui ont mis la main au collet à cette bougresse ! Elle trempe obligatoirement dans une intrigue quelquonque ou elle ne s"appelle plus de Chevreuse !
Tachez de le savoir ! Pourquoi détiennent-ils la duchesse et pourquoi fait-on courir des bruits sur les protestants ? Ce ne peut être qu'une diversion, ne croyez-vous pas ? Quelqu'un a intérêt à ce que nos relations avec les huguenots s'envéniment..A des fins politiques bien sûr, mais qui ?

Le père Joseph penché sur un écritoire dans un coin obscure de la pièce releva la tête et maugréa : l'Espagnol, Monseigneur, l'Espagnol ...

Que me dîtes vous là, cher comte ? Non seulement ils ne complotent pas contre moi, mais ils m'auraient débarassé de cette peste de duchesse ! Voilà , qui est digne de l'ordre de Saint-Esprit ! Finallement, ce bon roi Henri n'avait peut être pas tord à leur endroit ? Ils la détiennent, dîtes vous ? Qu'ils la garde, ces braves gens, qu'ils la garde ! En revanche, j'aimerais bien savoir pourquoi ils lui ont mis la main au collet à cette bougresse ! Elle trempe obligatoirement dans une intrigue quelquonque ou elle ne s"appelle plus de Chevreuse !
Tâchez de le savoir ! Pourquoi détiennent-ils la duchesse et pourquoi fait-on courir des bruits sur les protestants ? Ce ne peut être qu'une diversion, ne croyez-vous pas ? Quelqu'un a intérêt à ce que nos relations avec les huguenots s'envéniment..A des fins politiques bien sûr, mais qui ?

Le père Joseph penché sur un écritoire dans un coin obscur de la pièce releva la tête et maugréa : l'Espagnol, Monseigneur, l'Espagnol ...

- Que dites-vous père Joseph ?

L"éminence grise laissa échapper de sa barbe épaisse un mauvais sourire.

- Mes capucins sont sur la piste d'un réseau d'agitateurs à la tête desquels se trouverait une mystérieuse femme que nous n'avons encore pu identifier. Ce réseau multiplie les incidents pour faire incriminer les hérétiques. Vous me connaissez, Eminence, je ne détesterait pas faire d'une pierre deux coups et me débarasser des hérétiques en même temps que de ces agitateurs... Mais je ne connais pas à ce jour tous les tenants de l'affaire. Et puis, il y a vos petits protégés, Monseigneur...

(HJ: je sens une convocation éminente pour Aramis et ses compagnons... )

(Voila la page)

- Et puis, il y a vos petits protégés, Monseigneur...

- Mes petits protégés, père Joseph ?

- Oui, vous savez bien, ces inséparables ...

- Ha ! Les mousquetaires ?

Alexandre de Wardes dressa l'oreille. Les inséparables ? Protégés du cardinal ? Mais par quel tour de pass- passe ? Seigneur Dieu !

- Oui Monseigneur. Je me défie fort de cet Aramis qui complote plus ou moins avec cette intrigante dont nous venons de parler, et du Gascon, qui se bat à tous les coins de rue avec n'importe qui !

- Ces deux là sont à moi, fit Richelieu en durcissant le ton. J'interdis qu'on y touche, est-ce clair ?

Le père Joseph et de Wardes se regardèrent interloqués. Tout cela était bien contrariant. L'un et l'autre auraient bien hâché menu du mousquetaire s'ils l'avaient pu.

- Le Gascon s'est battu avec Brézé dont nous savons qu'il n'est pas notre ennemi, fit de Wardes. Aramis est, je crois, l'amant de cette intrigante.

- Et bien qu'il le reste, fit le cardinal en fronçant le sourcil, quelqu'un doit garder cette femme à l'oeil et m'est avis qu'elle ne restera pas longtemps enfermée...Quant au Gascon, je crois savoir que vous avez un compte à rêgler avec lui..

- Monseigneur !

- Inutile de nier, comte, vous savez que je suis un homme très bien informé.

De Wardes regarda le capucin dont les yeux d'un bleu glacial étincelait de cruauté. Ce moine savait...

- Je désire que vous renoncier à votre vengeance. D'Artagnan est ders nôtres et il a payé pous ses actes. Les temps sont durs comte, et toutes les bonnes lames doivent être de notre côté. La sienne, celles de ses camarades, celles des protestants...
Je vous charge de trouver le traîitre qui au sein des protestants oeuvre pour l'Espagne et je veux le nom de cette femme...M'avez-vous bien compris ?

- Vos désirs sont des ordres, dit de Wardes en s'inclinant jusqu'à terre...Mais il écumait de rage...

Une fois de Wardes sorti, Richelieu donna de la voix...

- Rochefort !

Le comte de Rochefort apparut à l'angle de la porte de la pièce où il attendait ses ordres.

- Avez-vous gardé contact avec le jeune d'Artagnan ?

- Plus ou moins, votre Eminence.

- Tâchez de le rencontrer, par hasard, ces jours-ci et testez-le sur ses sentiments. Je vais avoir besoin de lui et des ses compagnons. Je veux l'assurance que je peux compter sur eux quatre.

- Et de quoi s'agit-il ?

- Orléans ! Une mission en Province. Monsieur est encore pris dans une mauvaise affaire. Il faudra faire tomber quelques têtes, en épargnant la sienne comme d'habitude... Il me faut des gens efficaces, discrets, rapides et silencieux, j'ai pensé à vous ...

Rochefort salua jusqu'à terre. Et se retira en faisant voler la poussière de la plume de son chapeau.
- Gascon ! A nous deux !

( HJ : je m'échine à essayer de jouer un de Wardes un peu humain et réfléchi, et dès que j'ai le dos tourné on lui casse du sucre son dos courbé Dure vie que celle de méchant de service... )

(Va , cours et te venges ! Reprends la main et fais ce que tu dois!)

( Alexandre espère juste que Charles se battra avec lui pour lui même, cette fois ci, non pour une blonde pulpeuse ou un passe de bateau )

(hj : Tu sais quoi ? Ca va se faire !)

Quelques jours passèrent. Puis Richelieu reçut une missive d'Alexandre d Wardes qui le contraria assez :

Monseigneur,

Je viens de me rendre à Saint Mandé où je devais recevoir des informations essentielles de mon contact auprès des protestants. A dix heures du matin, heure de notre rendez vous, je n'ai trouvé que des tombes fraîches mais plus âme qui vive à l'endroit où aurait du être détenue la duchesse de Chevreuse. Je pense que ses partisans l'ont délivrée . C'est regrétable car deux de ces hommes nous auraient été précieux et j'ai perdu pour l'heure la trace de la duchesse.

Néanmoins, j'ai eu le temps de savoir que Charles de Talleyrand s'était associé à des amis du Duc d'Orléans et qu'il comptait venger la mort de son frère, décapité sur votre ordre, en place de Nantes. Pour ce faire, il a tenter de retourner les partisans de Brézé contre votre Eminence, sans succès. On le dit fort occupé à oeuvrer secrètement dans l'entourage de la reine mère pour la détacher de vous. Il ne desespère pas encore de rallier à sa cause une partie des protestants et il a quitté Paris hier pour Giens où il tente de rallier les partisans de Chatillon.

(HJ: Amiga, nous allons poster en garde au Louvre près des appartements du roy, ce sera ma première garde depuis la rixe )

Richelieu pousuivait sa lecture de plus en plus captivé.

" Avant de partir pour Gien tenter de se rallier les protestants, Talleyrand , au cours d'un long entretien, a retourné l'esprit de la reine mère contre eux et déja elle a donné des ordres pour les huguenots ne soient plus reçus dans sa maison. "

- Quelle sote ! murmura le cardinal en hochant le tête.

"Pour finir, Talleyrand a quitté Paris en compagnie d'une femme que je n'ai pas vue mais que mon contact huguenot -sûrement mort à l'heure qu'il est - m'a décrite comme belle, jeune, blonde, et très pieuse."

- Encore une de ces bigottes à le solde des deux reines -souffla le cardinal en son fort intérieur.

"Je pars à la poursuite de Talleyrand et de cette mystérieuse femme qui pourrait bien être celle que nous recherchons et vous donnerais des nouvelles bientôt.

De Wardes"


Richelieu resta un moment pensif.

Puis il s'écria à l'intention du chef de ses gardes.

- Jussac ! Faites mois chercher Tréville !