En allant au jeu de paume

D’Artagnan sentait la rage monter en lui. Mais comment Porthos avait pu lui conseiller un laquais pareil ? Encore une bourde comme celle-là, et la cravache allait servir sur ce bipède.

- Edouard ! Qu’as-tu mis sur mes bottes ? Du beurre !

- De la graisse Monsieur.

- De la graisse ? Mais je rêve, de la graisse ! Mais tu sais combien ca coûte des bottes de mousquetaires, animal ?

- Heu…non.

- Dix coups de bâton !

- Monsieur d’Artagnan…

- Tu prends la botte.

- Oui ?

- Tu craches, tu frottes

- Oui ?

- Tu craches…Tu frottes, jusqu’à ce qu’elles soient rutilantes mes bottes ! Est-ce que c’est clair ?

D’Artagnan avait pris sa cravache et la tournait et retournait entre ses mains avec nervosité. Edouard regardait la scène avec une inquiétude grandissante, piquait du nez et astiquait les bottes avec une énergie redoublée, crachant le peu de salive qu'il lui restait.

Son maître le regardait en hochant le tête d’un air affligé.

Aramis rit sans bruit et les deux amis se mirent en route. Ils voulaient d'abord passer chez d'Artagnan, puis ensuite chez Athos. À ceci, Porthos avait légèrement froncé les sourcils en frisant sa moustache, pensif.

- Je ne sais trop si nous trouverons Athos chez lui... Ces derniers temps, je lui trouve l'air étrange... Il a l'air amoureux en fait. (HJ: yek yek yek!!!)

Aramis secoua la tête en souriant. Athos amoureux, c'était comme lui, cessant d'intriguer... Impossible.

Mais ils arrivaient sur la rue des Fossoyeurs, et en vue de l'appartement d'Artagnan. Aramis frappa à la porte joyeusement.

Ils en étaient, le maître et son valet, quand des coups retentirent.
Edouard leva les yeux, n'osant cesser de frotter les fameuses bottes...

- Qu'attends-tu, Maitre Dumonceau , que le porte s'ouvre toute seule par la seule force de ton esprit ? M'est avis que tu vas attendre longtemps... Allez ! Va ouvrir ! Ne me fais pas attendre !

Edouard, maussade, se leva et alla ouvrir. Aramis et Porthos entrèrent gaiement.

- Adishatz, Artaignan !

Aramis et Porthos s'avancèrent dans la pièce, tandis qu'Edouard retournait à l'astiquage des bottes de son maître.

- Adishatz, Artaignan! Nous venons vous inviter à venir jouer avec nous à la paume, dit Aramis en souriant, tandis que Porthos regardait, amusé, Edouard s'acharner à faire briller les bottes de son maître.

- Je crois que ça suffit comme ça, garçon, dit le jovial gentilhomme en examinant le travail d'Edouard, qui continuait à s'affairer avec énergie. Ce sont des bottes que tu astiques, pas un miroir! pouffa-t-il.

D'Artagnan ne put s'empêcher de rire du trouble du pauvre Edouard. Puis, répondant à ses amis…

- Je n'ai pas de besoin de mes bottes pour aller jouer à la paume, ces chausses seront plus confortables…Dîtes-moi, compagnons, quel salle avez-vous choisi ? Saint Germain, la Sorbonne, ou rive droite peut-être ? Si nous allions dans le Maretz, nous pourrions restez après jusqu'à ce que les comédiens installent leur tréteaux. ? Une petite après une bonne suée me siérait. A moins que vous ne préfériez aller plonger dans la Seine ? Vous avez remarqué comme il fait doux aujourd'hui…

- Oui, depuis ce matin, la température s'est réchauffée, répondit Aramis. Ce sera comme vous voudrez, compagnons. En vérité, j'ai besoin de faire de l'exercice, peu m'importe sous quelle forme!

( HJ : "une petite après une bonne suée"... C'est ce à quoi je pense, ou autre chose ? XD )

(HJ: Puisqu'on parle de baignade dans la Seine, je déduirais assez facilement qu'il s'agit d'une petite trempette, et je ne vois pas l'allusion à autre chose là-dedans ^^)

( HJ : Bah avec la référence aux comédiens juste avant... )

(HJ : Au départ, Aramis à raison, il manque un mot "baignade"....Mais en me relisant j'ai compris la même chose qu'Athos. ne nous faisons pas d'illusion? Vu la réputation des mousquetaires, ca aurait pu être ca ! ...mais franchement, eussiez vous été comédienne tombée du ruisseau, auriez vous refusé une nuit avec :
- Pour d'Artagnan : tapez 1
- Pour Athos: tapez 2
- Pour Aramis : tapez 3)
Porthos n'est pas nominé... si ?)

( HJ : *enfonce la touche 2 de son pauvre pavé numérique qui n'a rien demandé* )

*Kassey rouge comme une tomate, ose pas répondre, mais tout le monde connaît la réponse anyway*

(HJ :Quand à moi je réalise que je suis dans l'impossibilité d'accompagner Kassey dans son choix prévisible, mon degré de skysophrénie doit être trop élevé ou alors...faut-il pour réjouir la tombeuse de tabou que l'on évoque aussi les plaisirs solitaires ? )