Me llamo Mendoza ,
Mendoza de la Cruz,
Et je suis leur chef.
On me dit cruel, sans pitié pour mes ennemis et la mort me fait sourire, celle de mon prochain m’excite, surtout s’il passe ad patres par mes soins ! Quant à la mienne, je la nargue, je l’appelle, je la provoque, et j’exulte ! A grande échelle, la mort me laisse indifférent. J’en ai vu pas mal quand je commandais ma compagnie du tercio de Cartagène et j’ai l’âme aussi dure que le cuir.
Aujourd’hui j’ai mis ma vie et ce qu’il me reste d’honneur au service de la Sainte Espagne et j’ai reçu mission de la bouche mon cousin, Gaspar de Guzman y Pimentel ; comte d’Olivares et duc de Salucar le Mayor d’empêcher la France coûte que coûte d’entrer en guerre contre l’Espagne. Je ferais absolument tout pour que rien ne vienne contrarier les projets de Sa Majesté très catholique le roi Philippe IV dussé -je étrangler de mes mains ce cardinal impie qui refuse d’écraser les hérétiques une fois pour toutes ou écorcher vif tous ceux que Richelieu lancera sur mes traces. A la limite, cela me distraira de mon ennui, car je m’ennuie mortellement lorsque je ne fais pas la guerre ou l’amour, oui l’amour ; mais à ma manière...
Por Dios ! Je vous fais grâce de mon nom entier qui collectionne les traits d’union. Sachez seulement que mon père est Grand d’Espagne et que si je lui survis, je serais à mon tour Duc et Pair. Mais ma famille me bat froid. Il paraît que je suis rompu au vice et convaincu d’impiété ! Il ne manquerait plus que je sois hypocrite ! Comme tous ici je crois en Dieu, mais je crois aussi au Diable…Et lui, Santa Puta ! Je le connais très bien. Ha ! Ha ! Ha ! Ha !