On m'a défié de venir me présenter, alors me voilà ...

''Holà, l'homme ! Que lorgnez-vous ainsi, je vous prie ? Mon nez ? Non, c'est bien ce que je pensais ... Mon bagage alors, sans doute . Allons, je suis ce soir convenablement abreuvé et en veine de générosité . Approchez et contempez donc tout votre soûl . Cette toile de maître est ma seule possession, en bon chevalier errant que je suis, et ne me quitte jamais . Vous m'y reconnaitrez assurément, en compagnie de mes frères : voici Arminius, Zach, Riquet et ici moi, Grégoire ; nous y sommes représentés fêtant notre démobilisation des Corsaires Bretons du Roy, après de hauts faits accomplis de concert lors de la bataille de Trézeny .

J'avais tout juste vingt ans, savez-vous ! Après cela nous nous sommes hélas brouillés et perdus de vue . Seigneur, déjà un an de cela . J'espère de tout coeur qu'ils sont toujours en vie ... Bien, je me vois au regret de vous donner ici mon congé, car il me faut gagner Paris et si je veux être rendu avant la nuit ... Au plaisir donc ... Ce que j'y vais quérir ? Mais comme tous les gens de mer, ce me semble ... mon trésor perdu ! Dieu vous garde, l'ami .

Hé, pas si vite ! Faquin, crois-tu que je ne t'aie pas entendu ? Tu as murmuré entre tes dentslorsque je t'ai tourné le dos . Ne tente pas de me mentir ! J'ai l'ouïe fine et urtout je frappe dur malgré ma frêle apparence . T'es-tu déjà colleté avec un mendiant ou un de ces nomades qui arpentent le pays ? Cela te donnerait une idée du pouvoir des nerfs sur la matière, et ma foi, tu as réussi à échauffer les miens . Tu as dit ''bâtard de négrillon,'' ne va pas maintenant le nier .

Il n'y a là rien dont je doive à mon sens rougir, par contre votre figure à vous me déplaît aussi souverainement, et je m'en vais vous en refaire une plus à ma convenance ! Oho ! L'on tire sa rapière ! Fort bien , c'est là une discipline qui m'a-t-on dit requiert encore de ma part beaucoup d'entraînement . Et tout en ferraillant, je vous apprendrai que tous mes frères sont bâtards . Et si vous souhaitez en outre insulter mes parents, car je crois comprendre que cela se fait beaucoup à Paris, voici de quoi frapper juste : c'étaient deux légendes vivantes, l'un parmi les brigands de Vendée, l'autre chez les dames de petite vertu de Locmariaquer . Et ce beau titre ronflant de La Tréaumont, ma parole, je suis bien certain qu'ils nous l'ont acheté !

Zach et moi sommes fils de notre mère et, lui d'un mercenaire suisse, moi d'un serviteur mauresque . Riquet, notre père l'a conçu d'une bourgeoise écossaise, et Arminius, d'une foraine italienne . Au pays, en bord d'océan, nous étions toujours ensemble, et pourtant on nous appelait les Trois Drôles, eux trois, et moi que l'on préférait taire, les Trois Mousses, comme disaient les vieilles en souriant, et moi plus bas que terre, dont on osait à peine parler . J'ai connu une romance que je croyais éternelle, avec une jeune voyageuse que je croyais amoureuse ; elle m'a donné son nom : Carmina Burana . J'ai appris plus tard que ce ne pouvait être qu'un nom d'emprunt et, ainsi certain qu'elle ne voulait point que je la retrouve, j'ai abandonné toute recherche .

Croyez-vous que je n'aie pas très vite compris pourquoi toutes ces absurdités ? C'est cela qui m'a rendue pesante la protection des miens et leur amitié même, qui parfois paraissait affectée et issue d'un sentiment de pitié chrétienne . C'est cela qui m'a jeté comme un furieux dans l'art, auquel personne chez moi ne s'intéressait . Et c'est cela qui m'a fait risquer mes jours à Trézeny, comme si j'étais un brave et un patriote .

À propos de l'art ... cet oeil fixe, qui en effet ne voit point, et dont vous tentez de profiter pour pousser vos bottes à mon insu depuis le début du combat ... ce n'est point là navrure de corsaire, ni témoignage de quelque glorieux fait d'armes ... Un éclat de granit m'a sauté dans l'oeil . J'avais quatorze ans, j'étais sur le fronton de la chapelle du château d'Elven et j'exécutais une commande, retouchant une gargouille endommagée par un orage de grêle . Je vous prie de croire que cela saigne énormément, et que redescendre sur la terre ferme sans appeler à l'aide ni ... tourner de l'oeil, c'est le cas de le dire, ne fut pas une mince affaire ... et pourtant je revivrais cent fois ce jour affreux pour échapper à celui qui vit les miens se détourner de moi, et moi d'eux à jamais .

Mais cela ne vous regarde en rien . Et comme je n'ai pas l'intention de vous clouer au mur une bonne fois pour toutes, je ne vois pas pourquoi j'irais vous confier des secrets . Et voilà, un pouce dans le fer dans le ventre . Il faut croire que mes histoires sont distrayantes, ou que vous fatiguiez déjà . J'espère que vous vous en remettrez, pour enseigner à vos enfants qu'il est certains bâtards qui châtient les gentilshommes bien nés et autres bâtards qui s'ignorent ...''

Voilà une présentation magistrale et particulièrement bien écrite! ET quelle belle référence aux Carmina Burana !!!! J'adore surtout votre localisation, mdrrr!!!

Petite question, seriez-vous un fan d'Isidore Ducasse, à tout hasard ? Est-ce à lui que vous empruntez par un joli jeu de lettres votre pseudo, beau et mystérieux corsaire?


Bienvenue en tout cas!!

Auriez-vous la plume aussi acérée que le pinceau, cher être humain ? Vous avez ramassé mon gant avec beaucoup de grâce et d'esprit

Bienvenue à vous, le personnage de Grégoire de La Tréaumont est des nôtres

En effet, Messieurs, que voilà une présentation extraordinaire!

Avant de vous remettre mon feu vert, j'ai toutefois une légère réserve, Monsieur de la Tréaumont, un détail: votre apparence physique. Vous y faites quelque peu allusion, mais détaillez un peu, je vous prie.

Et il vous faudra aussi trouver un avatar de votre personnage

Ces deux points réglés, vous avez mon feu vert et pouvez commencer à jouer.

Mon apparence physique ? Voilà bien une matière en laquelle je n'ai rien à cacher !

Je crois pouvoir vous avouer, sous réserve bien sûr de votre entière discrétion, que je suis de nature plutôt squelettique, maladive et fragile, souffrant notamment de nombreuses allergies et sujet à m'en croire souffrant lorsque je ne le suis point ... Je ne mesure pas davantage que les cinq pieds sept pouces tout rond de mes seize ans, mais ma coiffure qui a tendance à se redresser seule sur ma tête ainsi que ma posture me grandissent quelque peu ... rien de notable toutefois .

La marine a de ces vices qui sont d'un incroyable attrait pour les jeunes gens ... bref, mes bras s'ornent de tatouages Dieu merci assez discrets, auxquels vous pourrez reconnaître mon cadavre dûsse un incendie ou quelque autre cause le défigurer malencontreusement . Dans le cas contraire, et même si je ne meurs point, vous pourrez toujours m'identifier facilement car j'ai les yeux de ma mère, des yeux noisette extraordinaires ( en tout cas sur son visage à elle ils le sont ) avec toutes sortes de reflets dorés .

Je porte la barbe la plus fournie possible, ce qui équivaut à un charmant petit collier de duvet, et les cheveux, assez longs et bouclés à la mode, ce qui m'évite fort opportunément les frais d'une perruque . Mes goûts sont simples en matière de vêtements mais je prends très au sérieux ce que l'on nomme communément les ''grandes occasions'' : il me faut alors porter ce qui se fait de plus extravagant et de plus cher sous peine de paraître déchoir . C'est puéril, j'en conviens .

Que dire d'autre ? Je suis assez endurant, je sais notamment nager et ce même dans une eau agitée ... je maîtrise quantité d'arts utiles et parmi eux le lancer de poignard cher à mon indiscipliné de père, ainsi que les pistolets, avec lesquels je me débrouille, sans vouloir me vanter . Par contre il me reste en escrime certains progrès à faire surtout si je dois dans les temps qui viennent affronter quelqu'un de votre force .

Ce que je ne souhaite pas . Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit .

J'espère avoir satisfait votre légitime curiosité, et je me mets sur le champ en quête d'un avatar convenable . N'hésitez pas, si vous avez d'autres questions ...

Ah, Monsieur, vous lire est sans conteste une joie!

Tout est dit, vous répondez aux critères et au-delà

FEU VERT!



Nous avons hâte de voir cet avatar ^^

J'espère que cela fait l'affaire et attendez mon explication ( avec moi il y en a toujours une ! ) je ne me gausse pas, c'est on ne peut plus sérieux .

Cette plaque d'argent à peine plus grosse que l'ongle est aussi ce qui est tatoué sur mes deux avant-bras . Je ne me rappelle pas l'avoir jamais reçue ou trouvée, elle a toujours été en ma possession . Or mes parents m'ont dit en ignorer la provenance ... donc elle vient d'ailleurs .

C'est ce que je possède de plus précieux, avec mon petit tableau et mes poignards de bandoulière . D'ailleurs je saute sur l'occasion pour le préciser : où que je lance ces couteaux, je vais toujours les récupérer ensuite . Ce sont toujours les mêmes . Oui, parfaitement, c'est du fétichisme, et alors ? Quand on n'est pas un homme de religion, il faut bien se raccrocher à quelque superstition . Et ça oblige à réfléchir avant de tirer ...

C'est très bien, Monsieur, c'est parfait!

Le rp vous ouvre toutes grandes ses portes!

Bienvenu, cadet !

Salut à toi enfant , jeune fils de la flibuste,
Rejeton de la mer vomi des océans
Tes mots sont ciselés et ton propos robuste
Je te veux parmi nous, viens, je t’attends céans !

Ton courage est formé, tu as vaincu la mer
L’océan déchaîné ne t’a pas submergé,
Mais te voilà à terre, toi, survivant amer
Ou sont donc tes amis et qui s’en est chargé ?

La corde ou la potence, la roue ou le billot ?
Marin jeté à terre, nous t’accueillons à nous
Puissent les mousquetaires t’accueillir en fillot
Viens, de taille et d’estoc, tirer le fer pour nous !

Que de politesses pour un humble nouveau ...

La muse n'étant point venue me visiter, permettez que je vous réponde en empruntant mes mots à mon cher Joachim du B.

''Vous dites, courtisans : les poètes sont fous
( ... ) Nous sommes fous en vers et vous l'êtes en prose
( ... )Mais cela qui se dit s'envole par l'oreille
Et cela qui s'écrit ne se perd pas ainsi .''