Forum Trois Mousquetaires
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Une suite inédite aux aventures de nos quatres compagnons légendaires!
 
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 L'évasion

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Grégoire de La Tréaumont
D'Artagnan
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D'Artagnan
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MessageSujet: L'évasion   L'évasion EmptyLun 4 Sep 2006 - 1:45

Chaumont, minuscule bourg au bord du fleuve. La nuit était encore noire lorsqu’un groupe de sept cavaliers s’arrêta dans le village.

- Ils sont passés par là, fit Grimaud dont le regard perçant traquait dans la nuit les moindres traces laissées par les cavaliers qui les précédaient.

- D’ici, le château est en vue lorsqu’il fait jour, constata d’Artagnan. Inutile de nous approcher plus près. Cachons les chevaux dans cette grange et prenons deux ou trois heures de sommeil. Le jour va bientôt se lever et demain matin, nous chercherons un moyen d’entrer dans ce château.

- Je ne m’étonnes pas qu’ils aient choisi cet endroit, dit de Wardes, rompant enfin son silence entêté. C’est une véritable forteresse avec le confort en plus. Nul doute que les conjurés vont si rendre, l’endroit est plus discret , et protégé par ces fotifications.
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Grégoire de La Tréaumont

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MessageSujet: Re: L'évasion   L'évasion EmptyLun 4 Sep 2006 - 10:53

''Les conjurés, ho ho . Cela a le mérite de se préciser d'heure en heure . Sangdieu !!!...''
La Tréaumont, au lieu d'en descendre, tomba de son cheval avant que celui-ci ne se soit arrêté . Il parut rouler sur lui-même en plein vol et se reçut à la façon des saltimbanques, sur la pointe des pieds et des doigts écartés, et se releva d'un bond, l'air aussi fier que si tout cela lui était naturel, quoique un peu vacillant, il aurait eu mauvaise grâce à le nier . Dédaignant la place forte, puisque de toute façon elle était imprenable et que le seul recours était d'attendre une idée de génie, il n'eut rien de plus pressé que de tirer de son pourpoint tout un matériel de chirurgie navale qu'il transportait en pendentif, les diverses pinces étant trouées à leur extrémité maniable pour s'adapter, comme des dents de tigre ou de requin, au long d'une cordelette de cuir nouée à son col par un noeud compliqué .

Il s'assit en tailleur et entreprit de raccomoder de son mieux les quelques accrocs reçus lors de la récente bataille rangée . Avec forces grimaces et sourires silencieux, comme si des voix intérieures l'encourageaient de leurs gaillardes plaisanteries . Son comportement montrait souvent ce genre de paradoxes : ce n'était pas le genre de personne qui époussette ses vêtements quand le vent de la chevauchée les éclabousse de vagues de poussière, ou qui se frotte machinalement les mains après avoir été en contact avec quelque chose de collant ; ce genre de désagréments ne semblait ni l'atteindre ni inquiéter sa nature pourtant passionnée de problèmes de santé ; mais par ailleurs, il avait une fois fait sortir son cheval de la route parce qu'un chat sauvage noir l'avait croisée à l'improviste . Ces bêtes-là ont la malignité de traverser précisément au moment où quelqu'un s'avise de passer ! avait remarqué l'un de ses compagnons, et au mot de malignité, Grégoire s'était secoué tout entier comme pour chasser un mauvais frisson .

Il ne cessait en outre d'observer D'Artagnan du coin de l'oeil, presque timidement . Celui-là n'avait pas fait de remarque désobligeante au sujet du tableau . Il l'avait cru . ''Vous ne devriez pas vous inquiéter autant,'' lui dit-il d'une voix neutre comme s'il ne faisait que poursuivre à voix haute sa silencieuse conférence avec de mystérieux absents . ''Vous avez juré de les sortir de là, non ? Et je suppose que vous faites partie de ces gentilshommes qui tiennent toujours leurs promesses . Alors vous n'avez pas le choix, vous allez réussir .''

Puis il s'enveloppa dans son manteau et se coucha pour dormir où il était tombé .
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D'Artagnan
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MessageSujet: Re: L'évasion   L'évasion EmptyLun 4 Sep 2006 - 14:30

Au petit matin, aux premières lueurs de l'aube, Charles d'Artagnan se réveilla le premier. Il fit quelques pas titubants vers un talus d'où il pouvait observer le château.

Ses amis y étaient enfermés depuis quelques heures et une angoisse sourde lui tordait les tripes. Un terrible danger était tapi derrière ces murs. D'Artagnan se sentait plus mal qu'au moment d'aller au feu, plus mal qu'après la bataille lorsque foulant aux pieds un monceau de cadavres, on recherche au milieu de toute cette chair morte ceux qui furent des amis. D'Artagnan avait mal à l'âme. Charles avait mal au cœur. Une sorte de désespoir muet s'était emparée de lui. En regardant ses amis qui dormaient encore, il ne sourit même pas en écoutant le bon Porthos ronfler. Ce château…

Charles essuya quelque chose qui mouillait sa joue. Seigneur ! Il pleurait ! Il arracha d'un revers de la main cet absurde expression de sa peine et de sa faiblesse. Personne, non personne ne l'avait jamais vu pleurer ! Même à la mort de Constance, il avait bien caché son désespoir dans la solitude de ses nuits. Planchet, témoin de son naufrage, n'en révèlerait jamais rien. Et aucun homme sous ses ordres ne le verrait jamais, dût-il se consumer sur place à force de réprimer ses émotions.

Ce château…D'Artagnan le regarda une dernière fois avec un air rageur. "Seigneur aide-moi ! Si tu m'abandonnes, je m'en remettrai au diable ! Je veux bien être damné si en retour je puis sauver mes amis. Oui, c'est bien le diable si je ne peux les tirer de là !"

En fixant le château, il vit une silhouette qui en sortait aux premières lueurs du jour. Une petite forme féminine qui portait un panier sur la tête et se dirigeait vers le petit bourg. Le regard du mousquetaire ne pouvait se détacher d'elle. Etait-ce possible ? Cela ne pouvait pas être elle ?

Mais plus la femme se rapprochait, moins il y avait de doute…Kitty !

D'Artagnan vint à sa rencontre. Elle poussa un cri en le voyant; pensant qu'un homme l'attaquait.
- Kittty ! C'est moi, d'Artagnan !
- Vous Monsieur ? Vous ici ? Mais comment ?
- Et toi, ma brave Kitty, que fais-tu là, par le ciel ?
- Je fais une course pour ma maîtresse, auprès des gens de ce village.
- Ta maîtresse est donc dans ce château ?
- Oui, elle est l'invitée du seigneur Mendoza qui a loué ce château !

D'Artagnan sourit enfin pour la première fois depuis longtemps. Il prit la soubrette par les épaules et l'embrassa sur les deux joues, comme si c'était s'agit d'un vieux copain de régiment.
- Merci Seigneur ! A Kitty! Tu me sauves ! Tu nous sauves ! Tu sauves Aramis !

D'Artagnan avait retrouvé toute sa bonne humeur et dansait presque. Kitty se demandait s'il n'était pas devenu fou.
- Aramis ? Mais qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
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D'Artagnan
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MessageSujet: Re: L'évasion   L'évasion EmptyMar 5 Sep 2006 - 1:40

Kitty regarda d’Artagnan avec un air de profonde compassion. Oui, il était fou. Fou d’espoir !


D’Artagnan courut jusqu’à Grégoire et le secoua comme un sac.

- Debout gamin ! As-tu de quoi écrire ?

Grégoire cligna ses yeux bouffis de sommeil et fouilla dans son sac. Une plume, une écritoire, oui, quelque chose comme ca.
D’Artagnan lui arracha des mains, s’excusant à peine, et se mit à écrire, rapidement, fiévreusement. Puis il tendit la missive à la jeune soubrette.

- Kitty, va porter un mot à ta maîtresse, et cours ! Cours et ne t’arrête pas qu’elle n’ait lu ce que je lui écris ! Il y va de la vie d’Athos et d’Aramis. Ce soir à huit heures, il faut que nous soyons dans la place. Nous serons là, Kitty. Dis à Marie Michon de nous faire confiance. Dis-lui aussi qu’elle tient la vie du chevalier d’Herblay entre ses mains.

Kitty comprit vite. Elle ne regardait plus d’Artagnan comme un fou mais comme un sauveur. Ha, ces gens là, dans ce château, lui déplaisaient souverainement ! Elle prit le message, fit un signe de tête montrant qu’elle acceptait cette mission et s’enfuit aussi vite que ses jambes le lui permettaient. Trouver sa maîtresse, trouver sa maîtresse, vite, vite…
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MessageSujet: Re: L'évasion   L'évasion EmptyMar 5 Sep 2006 - 2:58

Kitty courait, courait, courait à perdre haleine. Une fois encore, la vie de quelqu’un était entre ses mains. Deux de ces mousquetaires étaient enfermés, prisonniers dans cette forteresse, Athos, celui qui était si généreux et qui avait ce regard si insaisissable, et le chevalier d’Herblay, l’un des amants de Madame, et sûrement le plus charmant !

Kitty traversait la cour du château quand elle entendit un cri épouvantable, un cri inhumain qui lui glaça le sang. Un cri de bête acculée, un cri d’agonie, un hurlement de rage de douleur et de haine, tout cela à la fois !

Elle sentit qu’elle vacillait. On torturait des gens dans les bas fonds de ce château ! Et les amis de Madame que d’Artagnan disait prisonnier ici …Si c’était ? Kitty reprit sa course, une course effrénée.

Kitty tambourinait à la porte se sa maîtresse qui ne répondait pas.
- Madame ! Madame ! Pour l’amour de Dieu ! Ouvrez-moi vite !

Mais la duchesse ne sortait pas. Quand soudain la porte s’ouvrit avec fracas ! Là, devant elle se tenait…Mendoza ! Nu comme un vers, couvert d’écume –était-ce sous l’effet de l’effort ou par la rage d’être dérangé ? - l’Espagnol fusillait du regard l’intruse qui avait osé l'interrompre dans ses ébats. Il la prit au collet, la souleva de terre en lui serrant le coup. La jeune anglaise étouffait. Elle crut sa dernière arrivée.

- De quel droit Maraude ? Tu vas me le payer !
- Señor de la Cruz, je vous en prie, c’est ma femme de chambre !

Mendoza reposa la soubrette sans ménagement. La gueuse avait même osé le regarder ! Mendoza exhibait sans complexe son anatomie avantageuse mais sûrement aurait-il voulu que l’on détournât les yeux, que les autres prennent à leur compte le semblant de pudeur que lui n’avait jamais eu ?

Il regarda la duchesse drapée dans le drap du lit et approcha la main pour lui arracher. Mais, pris d’une autre pensée, il se ravisa et tourna les talons sans un regard pour la servante, comme si elle n’avait jamais existé. Il venait de se dire qu’il était temps de s’assurer par lui-même de l’efficacité du travail entrepris par Judain qu’il désignait lui-même comme un suppôt de l’inquisition et par la sulfureuse Alejandra.

- Ah Madame, madame, comment pouvez-vous avec ce monstre ! Alors qu’il fait torturer ici même Monsieur le chevalier d’Herblay !
- Comment ? Mais que dis-tu pauvre folle ?
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MessageSujet: Re: L'évasion   L'évasion EmptyMar 5 Sep 2006 - 15:47

''Kitty et Marie Michon,'' maugréait La Tréaumont en rangeant avec mille précautions dans le petit écritoire décoré de médaillons fleuris la plume d'oie dont la main fébrile de D'Artagnan avait failli cent fois briser la courbe délicate . ''Beaux alliés que nous avons là . Mais pourquoi attendre huit heures ? Ces filles d'auberge, ces bonnes femmes de vos amies, ne peuvent-elles nous ouvrir dès maintenant ? Nous les emmènerons à Paris avec nous si leur maître en est fâché après elles . Vous aviez dit de ne pas se laisser prendre vivant ...'' il se tut et agita les mains en fronçant les sourcils, désespérant de mettre de l'ordre dans ses idées . ''... cet endroit est plus ou moins maléfique et porte l'empreinte du soufre, c'est bien ça ? Alors pourquoi s'attarder ?''

Son babillage avait achevé de réveiller les autres, sur lesquels il trébuchait régulièrement en poursuivant D'Artagnan qui tournait en rond plongé dans des pensées fiévreuses . Quelqu'un de charitable finit par lui attrapper le bras et le foudroyer du regard en posant l'index sur les lèvres . Il répéta machinalement : ''chut !'' et se rassit, fouillant les sacoches environnantes à la recherche du petit déjeuner . Comme il n'y avait rien à trouver, il s'en fatigua vite, se leva, rajustant son ceinturon qu'il espérait ne pas devoir encore resserrer d'un cran, et prévint à la cantonade : ''bon, je vais chasser quelque chose et je reviens !''
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MessageSujet: Re: L'évasion   L'évasion EmptyMar 5 Sep 2006 - 21:55

Mousqueton se mit à suivre machinalement de la Tréaumont. Son estomac criait famine et Porthos son maître allait hurler de faim quand il serait complètement réveillé. Grimaud se leva et dit : "Moi pêcher". Les trois hommes disparurent rapidement derrières les futaies. D’Artagnan continuait de tourner comme un loin en cage. Il disait que ca l’aidait à réfléchir.
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MessageSujet: Re: L'évasion   L'évasion EmptyMar 5 Sep 2006 - 22:26

''Tiens ! J'ai de la compagnie . A voir vos yeux retourner les poches des taillis avec une si belle méthode, je crois pouvoir deviner que vous êtes deux savants compères en matière de survie alimentaire . C'est pas la peine de me regarder comme ça, j'ai point fait mes classes au séminaire, moi ... Bon . Je propose qu'on s'attaque à une fermette isolée comme celle-là, derrière le talus de ronciers . On trouvera plus vite notre bonheur qu'en pleine nature .''

A pied dans les broussailles, notre bonhomme semblait bien plus à son affaire tout à coup ! On sentait l'habitué des techniques de ''survie alimentaire'' irrégulières si pratiquées en cettecharmante époque de plumes au vent et de claquements de sabots ... un poignard dans la main droite, un pistolet dans la gauche, les yeux furetant sans répit au ras du sol et un silence inhabituel aux lèvres, il puisait visiblement dans une expérience qui, pour être aussi longue qu'elle en avait l'air, remontait de toute évidence à une petite enfance encore moins studieuse qu'il l'avait dit .
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MessageSujet: Re: L'évasion   L'évasion EmptyMar 5 Sep 2006 - 22:33

Il s'approchèrent de la fermette en rampant, tapis comme des lynx en approche. Mousqueton apercu un réduit isolé qui donnait sur un abris enterré.
- Cave ! commenta Grimaud.
- Lasso ! répondit Mousqueton qui s'en alla sur le champ capturer des bouteilles.

Grimaud montra à Grégoire une dépendance mal fermée:
- Poules !

Les deux compères s'approchèrent de la cible de concert....
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MessageSujet: Re: L'évasion   L'évasion EmptyMar 5 Sep 2006 - 22:54

''Chut !'' répliqua Grégoire avec son sourire le plus intelligent .

Des poules . Ah oui, bien sûr ! celles qui fabriquent les oeufs . Voyons . Quelle était la technique, pour les poules, déjà ? ... bah, il serait toujours temps de s'en soucier une fois dans la place .

A peine eut-il passé la tête par cette chatière qui sert aux nobles volatiles à regagner à la vesprée le havre de leurs perchoirs ... qu'une cacophonie de gloussements éperdus se jeta sur le malheureux avec la fureur d'un dragon mal réveillé, mal payé et mal nourri . On le vit passer à toutes jambes, tenant serré par le cou son roux butin et environné d'une nuée de plumes, témoins de l'affrontement . Alors que le chien de la métairie tournait le coin des bâtiments, guettant l'ennemi, celui-ci plongea en catastrophe dans le fossé, se trouvant ainsi soustrait fort à propos aux regards du monde .

Quelques instants plus tard, il eut rejoint ses camarades de pillage, qui eurent une grimace navrée quoique taciturne à la vue des branches de ronciers encore accrochées dans toute sa garde-robe . Il haussa les épaules et montra triomphalement sa glorieuse prise avec un seul mot :

''Renard !''
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MessageSujet: Re: L'évasion   L'évasion EmptyMar 5 Sep 2006 - 23:02

(HJ : *tape par terre du point en apnée prolongé pour cause de glousserie hilare*)
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MessageSujet: Re: L'évasion   L'évasion EmptyMar 5 Sep 2006 - 23:34

- Ah Madame, Madame, comment pouvez-vous avec ce monstre ! Alors qu’il fait torturer Monsieur le chevalier d’Herblay ici même, !
- Comment ? Mais que dis-tu pauvre folle ?

La duchesse fit entrer Kitty précipitamment dans la chambre désertée par son étalon hispanique.
- Que dis-tu ? - répéta-t-elle, incrédule
- Je dis qu’en ce moment même des hommes se font écorcher vifs dans les combles du château. J’en ai entendu un hurler, Mon Dieu, c’était horrible ! Et Monsieur d’Artagnan est là, dehors avec quelques hommes, prêts à attaquer pour délivrer Athos et Aramis qui sont prisonniers ici ! .
- Prisonniers ? Seigneur !

La duchesse se souvenait des mots de Mendoza dans la cuisine : los franceses, c’était donc ca ! Son estomac se serra. Il lui sembla qu’elle venait de tomber du ciel. Le réveil était impitoyable. Mais la duchesse était une femme pleine de ressources et une idée déjà germait dans son esprit fécond :
- Le sommelier ! Il avait une clef !
- Une clef Madame ?
- Oui, elle ouvre sur une petite porte qui donne directement dans la cour, près des cuisines. Il faut que tu prennes cette clef, Kitty !
- Moi Madame ? Mais je ne pourrais jamais !
- Bien sûr que si Kitty ! Ne devais-tu pas te rendre aux cuisines pour te restaurer ? Tu voleras la clef au passage, voilà tout !
- Oh ! Madame !
- Il y va de la vie de ces braves gentilshommes. Si tu dis vrai, il est peut être déjà trop tard. Va Kitty, prends la clef et cours aussitôt la porter à Monsieur d’Artagnan. Qu’il vienne tout de suite avec ses hommes. Toi, reste au village et cache toi !
- Mais vous Madame ?
- N’ai crainte, il ne m’arrivera rien. Tu es plus courageuse que moi, brave Kitty. Maintenant pars ! Ne perds pas de temps !
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MessageSujet: Re: L'évasion   L'évasion EmptyMer 6 Sep 2006 - 0:37

Kitty descendit à la cuisine, Prit un morceau de pain et du fromage, discuta un moment avec les femmes de service. Il n’était question que de la nuit passée dont aucun des événements n’échappait au petit personnel. On racontait d’une part qu’il se passait de drôles de choses dans les caves du château et l’on prenait alors un air mystérieux et effrayé. Puis on ajoutait qu’il s’en passait de belles dans la chambre de la duchesse, et l’on gloussait bêtement.

Kitty fit semblant de trouver la discutions très intéressante, ajoutant pour détourner l’attention qu’elle avait vu le seigneur Mendoza se promener tout nu dans les couloir. Se faisant, elle attrapa la clef, ajoutant des détails croustillants sur l’anatomie de cet inquiétant personnage. Et tandis que tout le monde s’extasiait, « c’est’y-pas-dieu-possible ! », la finaude s’enfuyait vers la porte près des cuisines. Un coup de clef, la porte s’ouvrit . Elle se glissa de l’autre côté. Un coup de clef la porte se referma.

Puis, elle se mit à courir, à courir, à courir à perdre haleine. Un grand coup de tonnerre déchira la campagne. Kitty eut peur. Kitty tomba, puis se releva. Le bruit de la pluie battante se fit entendre. Elle crépitait à présent comme un grondement de colère et de menace de la nature déchaînée.

Kitty arriva au bourg, mouillée de la tête au pied. Porthos qui était à l’abri dans la grange avec les autres la vit en premier et marcha à sa rencontre . Alourdie par ses vêtements détrempés, Kitty s’effondra à ses pieds. Le géant la souleva et la prit dans ses bras comme s’il ne s’était agi que d’une plume, puis il la porta jusque dans la grange où les hommes étaient rassemblés autour d’une bête étrange qu’ils étaient en train de passer à la broche en buvant quelques bouteilles

Kitty sortit la clef de son tablier et la tendit à d’Artagnan.

-Tenez, la clef de la petite porte est. Allez-y tout de suite. Ils sont en train de les torturer. Il est peut être déjà trop tard !

- Les torturer !
Porthos ne fit qu’un bond
- S’ils les ont abîmés, je vais les piler comme du verre, sacrebleu !

Et déjà Porthos aidé par de Wardes qui avait compris que l’heure était grave (et que les choses ne se passaient pas tout à fait comme prévu) rassemblaient les chevaux qui n’avaient pas été dessélés.

D’Artagnan regarda Ketty quelques secondes avant de bondir rejoindre les autres. Il affronta son regard et lui dit :
- Merci.

Il déposa un furtif baiser sur son front et disparut aussitôt.
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MessageSujet: Re: L'évasion   L'évasion EmptyMer 6 Sep 2006 - 17:10

Sitôt en vue des fenêtres du château, Grégoire bondit du dos de son cheval, chacun d'eux semblant fort soulagé de cet arrangement . Il continua en courant sans ralentir et fut le premier à toucher la base des murailles, où les autres en le rejoignant le trouvèrent en train de faire le poirier .

''Bien ...'' conclut-il en se remettant sur ses pieds pour affronter leurs regards incrédules, ''si ça c'est la petite porte Est, et si je puis me fier à ce qui m'arrive des fenêtres, nous avons au-dessus de nous des cuisines, dont je sens arriver les effluves, et un peu plus loin, au bout d'un couloir probablement, une salle des gardes, dont je reconnais les échos ... La porte en elle-même doit donner accès à l'escalier qui aboutit à la cuisine . Dans mon esprit et suivant la logique architecturale, la cuisine possède un couloir qui arrive à la salle des gardes, et ma foi, une fois dans la salle des gardes, il me semble que l'on doit avoir sous la main à la fois le chemin direct vers les cachots et des personnes serviables pour nous l'indiquer .''

''Messieurs, je ne veux pas jouer les trouble-fête mais si vous-mêmes avez des chances de passer pour de convenables cuisiniers, une fois grimés avec les frusques qu'il sera aisé de prélever sur trois véritables cuisiniers attirés dans un guet-apens ... en revanche, je crains d'avoir quelques difficultés dans ce rôle . Le minois pas assez enfariné, vous me suivez ? De plus il vous faudra quelqu'un pour vider un peu cette salle des gardes qui si je ne me trompe est pour l'heure assez encombrée ... Je m'offre à tenir ce rôle si vous n'y voyez pas d'objections . Je vous laisse, il faut que j'aille vendre une marchandise à la grande porte . Ils ne me connaissent pas et je doute qu'ils voient un lien quelconque entre moi et vous ! Déguisez-vous d'abord, puis je m'en vais faire un peu de tapage afin d'intéresser ces messieurs à se rendre dans la cour à ma recherche . Vous êtes rapides à ce que j'ai cru voir ... vous aurez bien le temps de gagner les soutes, d'en tirer ceux qui sont aux fers, et de les rendre à la lumière du jour !''

''Ensuite ...''
Il se tut . Il avait le mot sur le bout de la langue ... non, il ne savait pas tout simplement ce qui se passerait ensuite .
''Ensuite ... j'espère vous revoir à Paris !''
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MessageSujet: Re: L'évasion   L'évasion EmptyMer 6 Sep 2006 - 23:26

D'Artagnan avait déjà la main sur sur la garde de son épée. Il regarda encore le jeune homme avec cet air mi-étonné mi-amusé.

- C'est cela ami, allez faire diversion. Mais ne mourrez pas déjà , vous râteriez la fête !
La fête...Une coutume de notre compagnie. Cela se passe au Renard vert près de la rue de Colombier. Celui qui bat Athos en nombre de verres de bourgogne gagne une faveur spéciale. Mais vous ne saurez que si vous concervez la vie, ami .

D'Artagnan tourna la clef dans la serrure et pénétra le premier dans un angle de la cour. Les autres le suivaient, déjà l 'arme au clair pour la plupart d'entre eux. La pluie redoublait de violence et de l'autre côté de la cour, on vit un petit groupe d'hommes sortis de la tour où se trouvaient les cachots. Ils marchaient les uns derrière les autres, vers un endroit près des fossés que l'on appelait les mille lits, car un charnier y conservait sous quelques pieds de terre, les corps de mille protestants, hommes, femmes et enfants, exécutés sauvagement la nuit de la Saint Barthélémy. Ils allaient tant bien que mal, titubant de faiblesse. Devant marchait Vaudois, que les yeux perçants d'Artagnan faillirent ne par reconnaître. Dans quel état étaient-ils ! Savaient-ils qu'ils étaient conduits à la mort?

D'Artagnan jeta un oeil vers le pont levis. Pas de nouvelles de Grégoire. Sûrement aurait-il du lui ajdoindre un laquais. Mais à six, ils étaient bien peu pour forcer une forteresse...

Soudain il se passa un chose inattendue. Vaudois se révoltait. Il avait pris en otage une espèce de moine mal froqué et l'entrainait dans un coin sombre. Une silhouette menue les y suivit une lourde batarde à la main.

- Maintenant ! -dit d'Artagnan- Trois hommes à droite, deux autres avec moi à gauche. On les prend par revers !

D'Artagnan, Porthos et Mousqueton longèrent la muraille de façon à rencontrer de face la colonne qui marchait vers la sortie nord. De Wardes et les autres allaient au plus court pour attaquer l'arrière de cette file. Le choc était imminent. Mais un cri désespéré déchira l'air.

- Aramis !

D'Artagnan tira son épée et hurla comme un enragé :

- Diù vivàn !

Tous l'imitèrent, se jetant avec hargne sur leurs ennemis.
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Grégoire de La Tréaumont

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MessageSujet: Re: L'évasion   L'évasion EmptyJeu 7 Sep 2006 - 8:55

Un renard vert, hein ? l'idée était pour le moins déconcertante .
Mais ce n'était guère le moment de creuser la question .
''Diversion . Chut !''avait répondu Grégoire de La Tréaumont avec un claquement de talons sérieux comme celui d'un pape . Puis il était parti en courant, de son pas élastique à l'équilibre tangent, et nul ne s'était plus soucié de surveiller ses agissements toujours si pleins de bonne volonté qu'ils en frôlaient régulièrement la catastrophe .

''Qu'est-ce que tu fabriques ?'' lui cria l'homme posté à la grande poterne en l'apercevant à quelque distance .
''Je suis rejeté par la marée, ça ne se voit pas ?'' le houspilla du tac au tac un Grégoire en réalité fort satisfait qu'on lui adresse la parole aussi rapidement . ''Mais non, je suis en train de faire le poirier contre le tronc d'un pommier, intelligente créature à moustache . Parce que j'ai besoin de concentration pour prendre une décision assez grave . Alors j'irrigue mon cerveau . Bien sûr, vous pouvez difficilement concevoir de quoi je vous entretiens là .''
Le dosage était savant : pas suffisamment d'hostilité pour s'attirer un coup de fusil, mais bien assez pour écarter dans l'esprit du piquier l'hypothèse d'une entourloupe, qu'aurait fait naître un discours aimable . Il fallait maintenant éveiller sa curiosité . La consigne du bonhomme était de ne pas laisser approcher les intrus assez près pour qu'ils représentent un danger . Eh bien, maître Grégoire se chargeait de la lui faire oublier, la consigne !
''Et à quoi que tu réfléchis, donc, le godelureau ?''s'enquit fort à propos l'aimable cerbère, en clignant des yeux pour distinguer son interlocuteur maglré le contre-jour .
''C'est une longue histoire, mais de toute façon j'avais l'intention de vous en toucher un mot, pour les raisons que vous allez voir,'' commença à déclamer le sournois garçon en revenant d'un bond à la station debout .''En fait j'erre à travers la campagne pour tâcher de vendre mes estampes grivoises, lesquelles m'ont hélas fait chasser de Paris où j'exerçais . Avec un homme d'Eglise au pouvoir, l'art n'a plus de liberté et le libertin plus de séjour, vous voyez ce que je veux dire ...''
Tout en philosophant ainsi, il marchait d'un pas innocent vers le château, accentuant au possible par sa posture et sa voix ses allures originelles de frêle petit artiste un peu déboussolé par la réalité, et défaisant les liens qui retenaient son tableau sur son épaule . ''Mais vous en jugerez par vous-même, je ne peins pourtant ni plus ni moins que la stricte expression de notre mère Nature . Quelle marâtre que notre sainte mère adoptive l'Eglise, par moments !''
Le garde s'était levé de son tabouret, faisait pivoter sa pique d'une main dans l'autre ... la promesse d'un joli spectacle n'avait donc pas suffi à l'intriguer, il allait lui intimer de passer son chemin ...
''Et si je réfléchis c'est bien à cette question : dois-je renoncer à ce fruit de mon talent pour l'unique raison que je viens d'être victime de la foudre, et qu'il me faut d'urgence des soins médicaux ? C'est que j'en serais ruiné, dans une place comme cell-ci, je le vois bien : une estampe pour que l'on m'ouvre la porte, une pour qu'on m'ouvre le ventre, une pour que l'on m'examine, une pour qu'on ne m'achève point, une au maître des lieux, une pour le gîte et le couvert ... mais par ailleurs, voyez les ravages du feu sur mes vêtements ! ma peau plus calcinée qu'un charbon et mes yeux encore tout pleins de braise ! Ai-je vraiment le choix ?''
Cette fois en effet il n'y avait plus de contre-jour qui tienne . En réalisant que ce garçon à la voix si calme disait vrai, le portier lâcha sa pique et balbutia quelque chose d'incohérent . Un éclair de triomphe vint renforcer l'éclat étrange des yeux que Grégoire dardait sur sa victime .
''Tenez, je me suis résigné . Prenez donc Courtisanes Rousse et Brune, de toute façon je voulais m'en débarasser, le sujet est par trop licencieux, elle m'a attiré trop de problèmes .''
Lentement il déballait le tableautin d'une main, l'autre étant cachée dessous par les plis du tissu et tenant passé dans sa manche l'un de ses fidèles poignards .

Dès qu'il se jugea assez près, son interlocuteur se laissant bercer par ses propos, tout en se remettant du choc de cette apparition insolite en la dévisageant comme une charogne sur le bas-côté, Grégoire lança le coup avec la vitesse et la précision des attaques de vipère, touchant la gorge, empêchant le blessé de crier . Il continua d'avancer paisiblement vers l'entrée, sans attirer l'attention des occupants du poste situé à l'intérieur, durant tout le temps que mit le garde à réaliser le traquenard, à s'étouffer, à vaciller et enfin à s'écrouler .
Et qu'importe le sinistre augure des pointes métalliques de la herse, suspendues au-dessus de sa tête comme des crocs qui proclamaient : ''vous entrez dans la gueule du loup !'' La Tréaumont était dans la place .

Là-bas, de l'autre côté de la cour encombrée, quelqu'un cria : ''Aramis !''

Le restant des gardes postés à l'entrée était occupé à jouer aux dés à l'abri de la pluie . Ils réagirent simultanément aux deux alertes, et il y eut un instant de confusion . Grégoire reconnut le tonnelet sur lequel roulaient les dés abandonnés, auxquels son regard restait attaché, pour un tonnelet de poudre vide . Il prit sa course sous le grand porche, visant la gauche, où il situait ce poste à l'étage dont il avait parlé à D'Artagnan . La réserve devait être dessous, pour plus de commodité . Enfin s'il avait eu un château c'est ainsi qu'il l'aurait arrangé . Oui : un passage s'ouvrait dans le flanc épais de la muraille .
Quand Grégoire ressortit de cette ombre, la fusillade aux alentours s'interrompit de son côté du champ de bataille, considérant qu'il roulait tranquilement devant lui un cerceau bien trop grand et surtout trop menaçant pour son âge : cette fois c'était un tonneau plein, la lourdeur de sa progression ne trompait pas .
''Tu sais que dès que tu t'en écartes, tu es mort, l'ami !''lui cria un sergent d'une voix étranglée . Un autre piquier voulut l'approcher à l'arme blanche, du pas lent et oblique dont on approche les fauves quand on n'a vraiment pas le choix, mais Grégoire n'allait pas se laisser couper la retraite par n'importe qui : c'est un droit qu'il se réservait . Il n'hésita pas quant à lui à faire usage de son pistolet et tout le monde serra les poings, dans l'attente d'une énorme explosion .
''Ah mais je vous rassure tout de suite, ça n'est pas dans mes intentions . J'y suis, je ne m'en écarte plus !''répliqua-t-il gaiement au sergent tandis que le piquier téméraire tombait les bras croisés sur le ventre .
Un coup d'oeil en l'air pour jauger la distance, calculer l'effet de l'onde de choc sur les arc-boutants de la voûte ... et Grégoire déchargea son second pistolet .

Un fracas assourdissant résonna dans toute la cour pavée, suivi d'échos de hurlements paniqués et du long crissement métallique de la herse qui, sa chaîne effondrée parmi les pans de mur, descendait inexorablement en prenant de la vitesse, jusqu'à heurter de plein fouet le sol du seuil qui trembla . Cette mâchoire d'acier déchira au passage le pourpoint approximatif et un peu de la peau de Grégoire de La Tréaumont . Il avait plongé en avant, puis avait été porté par le souffle de l'explosion, et venait de passer en roulant sur lui-même la zone critique repérée dès son arrivée sur les lieux, juste à temps pour éviter le supplice du pal dans toute sa splendeur . Il resta étourdi sur le sol à côté d'un cadavre de portier égorgé qui n'avait pas eu cette chance, et un lourd nuage de poussière les engloutit l'instant d'après comme une vague immense et bouillonnante . Il savait tomber, certes ! mais à ce point-là ...

Un renard vert, vraiment . Cela devait avoir quelque chose de pas fort chrétien .
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Aramis
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MessageSujet: Re: L'évasion   L'évasion EmptyJeu 7 Sep 2006 - 13:59

Quelques secondes passèrent ainsi, dans un silence pesant. Entre eux, le cadavre de Vaudois, brisé, anéanti, barrière dérisoire contre ce qui paraissait être l’inévitable. Aramis, désarmé, se trouvait complètement à la merci d’Alejandra, laquelle avançait de son pas tranquille, sa lame pointée vers la poitrine du chevalier. Et pourtant celui-ci ne bougeait nullement, se contentant de fixer son regard dans celui de la jeune femme. Nul ne savait ce qui passait à ce moment dans l’âme du jeune homme. Était-ce de la rage, était-ce de la colère, de la tristesse, du désespoir? Son regard n’en dévoilait goutte.

La lame d’Alejandra effleurait la peau, lorsque soudain…

- Diù vivàn !

D’Artagnan, rapière brandie, ainsi que Porthos et Mousqueton surgirent dans la cour.

La vue du jeune gascon rendit quelque peu Aramis à lui-même. Mais la soudaine et fulgurante énergie qu’il avait manifesté en voyant Vaudois transpercé le quitta également. Pâle, pour ne pas dire exsangu, il vacilla à nouveau, pris d’un étourdissement. Le bras secourable du jeune homme l’empêcha in extremis de s’effondrer sur le sol.

- Ah çà, par le Diable! Ils vont le payer cher, ces mécréants! l’entendit-il tonner, au travers comme d’un brouillard ouaté.

Autour d’eux, c’était le fouillis le plus inextricable, le caphernaüm total. Porthos et Mousqueton cassaient allègrement du garde de Mendoza, l’un armé de sa rapière et de ses poings redoutable, l’autre muni d’un poignard et d’une poigne toute aussi respectable. De Wardes, Lubin et Grimaud étaient assidus à la tâche également de leur côté. Quant à d’Artagnan, sa lame vive et mortelle flamboyait de rapidité, sous la colère et l’énergie qu’il déployait. À lui seul, il mettait à mal autant d’hommes que trois de ses compagnons réunis, tout en protégeant Aramis qui avait peine à bouger.

L’attaque fut rude et ardue, mais grâce à l’effet de surprise et surtout grâce au plan d’attaque imaginé par le gascon, les six compagnons maîtrisèrent rapidement la vingtaine de gardes qui se trouvaient dans la cour. Alejandra avait quant à elle disparu depuis un long moment quelque part, probablement à l’intérieur du château pour avertir Mendoza de la situation. Rapidement le gascon évalua la situation, puis il secoua doucement l’épaule d’Aramis, qui à bout de forces était finalement retombé à genoux.

- Vite, Chevalier, de grâce, dites-nous ce qu’ils ont fait d’Athos!

Le chevalier fronça les sourcils, pris d’un étourdissement plus violent, mais s’efforça de répondre.

- Ils l’ont laissé seul… dans la salle de torture… Par cette entrée, au bout du couloir à droite, la dernière porte sur la gauche…

Finalement vaincu par la faiblesse, Aramis s’évanouit. D’un geste, d’Artagnan le confia à Grimaud, et, accompagné par de Wardes, Porthos et Mousqueton, entra par la porte désignée par le chevalier comme étant celle qui devait le mener au comte…
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MessageSujet: Re: L'évasion   L'évasion EmptyVen 8 Sep 2006 - 23:45

D’Artagnan frissonna en entrant dans ce couloir sombre. Il progressait lentement, la main crispée sur le pommeau de son épée, s’attendant à voir surgir devant lui l’un de ces diables de bourreaux, montagne de muscles et de cruauté, sûrement armé jusqu’aux dents, de massue, fléaux et autres fouets. Mais le petit groupe progressait sans rencontrer d’obstacles.

De Wardes colla son oreille contre la porte un court moment puis fit non de la tête à d’Artagnan. Pour sûr, il n’y avait personne là dedans.

D’Artagnan voulut ouvrir la porte, en vain. Elle était verrouillée. Porthos écarta tout le monde d’autorité, prit du recul et fonça tel un bélier contre cette lourde masse qui s’ébranla mais ne rompit pas. Porthos déjà reprenait du recul pour écraser une bonne fois pour toute cette misérable porte qui les séparait encore d’Athos. Et tous les hommes joignirent cette fois leur poids à celle du géant- bélier.

La porte s’aplatit dans un fracas tonitruant, entraînant dans sa chute les cinq hommes au sol . Ils levèrent la tête en même temps. Porthos, de Wardes et Lubin, d’Artagnan et Mousqueton couchés sur le dos des précédents. ..

Devant eux un triste spectacle s’offrait à la vue. Athos, Athos écartelé sur une croix de Saint André, Athos évanoui ou endormi, Athos inconscient, pâle comme la mort, laissé exsangue comme proie à une lente agonie, si toutefois la harpie en guenille voulait bien cueillir d’un coup de faux bien ajusté cette pauvre lumière à moitié éteinte. Athos, sur sa croix, les yeux fermés, ses cheveux maculés de sang séché collés au visage, Athos avait tout d’un christ abandonné de Dieu.
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MessageSujet: Re: L'évasion   L'évasion EmptySam 9 Sep 2006 - 0:44

Alejandra avait couru jusqu’à la salle d’armes ou son oncle s’exerçait tous les matins à son lever.
- Se escapàn ! Se escapàn !

Mendoza courut comme un fou dans la cour du château et fut secoué à cet instant par une terrible déflagration qui ébranla la salle des gardes.

- Nous sommes attaqués ! Nous sommes attaqués, criaient des mercenaires qui couraient partout ne sachant trop où donner de la tête.

Mendoza compta les corps, secouant la tête, incrédule. Ses yeux lançaient des éclairs de rage. Tous morts ! Presque toute sa garde personnelle y était passée. Il leva la tête et vit la duchesse qui observait la scène de sa fenêtre. Etait-il possible que cette femme ? Une conversation avec elle s’imposait.

Il fit le chemin inverse et monta quatre à quatre les escaliers qui conduisaient aux appartements de la duchesse.

En bas, dans un coin sombre de la cour, Grimaud qui avait fait semblant d’être mort tout le temps où Mendoza était dans les parages, se rapprochait d’Aramis, inconscient, et le secouait doucement.

- Chevalier ! Chevalier ! Réveillez-vous ! Il ne faut pas rester ici !
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MessageSujet: Re: L'évasion   L'évasion EmptySam 9 Sep 2006 - 7:28

Finalement, les efforts de Grimaud portèrent leurs fruits, et Aramis ouvrit les yeux, revenant avec peine à ses sens. Aidé du silencieux laquais, il regarda autour de lui, tandis que Grimaud lui faisait signe de le suivre. Le chevalier répondit par la négative, son regard redevenant sombre.

Il n'allait pas battre en retraite, certainement pas maintenant...

Il n'y avait plus personne dans la cour où ils se trouvaient, si ce n'est quelques cadavres de gardes tués par ses compagnons, et le pauvre corps de Vaudois... Aramis posa ses yeux un instant sur lui avant de s'en détourner douloureusement... S'en détourner pour fixer intensément les fenêtres du château, tentant d'y apercevoir la silhouette de de la Cruz. Oui, il aurait fort aimé une rencontre particulière avec ce personnage...

Il fit quelques pas, chancelant, avec l'aide de Grimaud, encore pris sous les étourdissements... Mais il se devait de...

Sous le regard ébahi de Grimaud, Aramis délaissa son bras qui le soutenait et se dirigea lentement vers la porte de laquelle il était sortit plus tôt, et par laquelle il le savait, étaient entrés ses amis pour aller délivrer Athos, qui était encore attaché dans la salle de torture.

Théâtre de souffrance et de la mort...

Se retenant de grimacer de douleur à chaque pas qu'il faisait, Aramis allait droit devant lui. Il jetait à peine un regard autour de lui, ne voyait rien de ce qui l'entourait. Il allait, tout simplement...

C'était la moindre des choses à faire.


Dernière édition par le Lun 11 Sep 2006 - 3:09, édité 3 fois
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Grégoire de La Tréaumont

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MessageSujet: Re: L'évasion   L'évasion EmptySam 9 Sep 2006 - 12:44

''Hé, Chut !'' appela quelqu'un dans le dos de Grimaud indécis . ''Dis voir l'ami ! où est passé tout le monde ?''
Grégoire s'appuyait au montant de la petite porte par laquelle les mousquetaires et De Wardes avaient pénétré dans la cour . Si c'était envisageable, il avait l'air plus ahuri et dépassé par les événements que jamais . Il n'arrêtait pas de saigner du nez et de s'essuyer machinalement avec sa manche, et une de ses chevilles avait une fâcheuse tendance à ployer sous son poids lorsqu'il la sollicitait . Et où étaient-ils donc tous ? Ce château sentait vraiment le soufre maintenant ; il ne fallait pas rester là ...

Ses yeux couraient de ci de là à leur recherche tandis qu'il reprenait son souffle . Il y avait beaucoup de morts et quelques déchiquetés ... et un visage connu ! Oh mon Dieu ... Pétrifié, Grégoire avala péniblement sa salive . ''Le capitaine a échoué ?'' articula-t-il d'une voix lamentable, ''on n'a pas réussi à les ramener vivants ?'' Sa jambe abîmée ploya mais il se redressa aussitôt et marcha d'un pas décidé vers Vaudois . ''Parfois, ils ont l'air morts, mais en fait il suffirait ...'' Il se tut et s'arrêta en rencontrant le regard vide . Une nouvelle fois il manqua tomber . ''Quoi qu'il en soit, on doit l'emmener,''conclut-il misérablement . ''On ne doit pas le laisser ici, ce n'est pas un endroit où une âme trouve la paix . Un coup de main, maître Chut . Attachons-le solidement sur ce cheval . Je ne tiens pas à ce qu'il nous fausse compagnie .''
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Marie de Chevreuse

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MessageSujet: Re: L'évasion   L'évasion EmptySam 9 Sep 2006 - 22:16

Marie s'était assise auprès de la fenêtre, après avoir envoyé Ketty ouvrir à d'Artagnan et ses compagnons. Fort peu de temps après, une effroyable explosion avait retentit, semblant faire vibrer le château jusqu'aux fondations, et un tapage indescriptible s'en était suivit.

Peu après, elle entendit un bruit de pas s'approcher de plus en plus, et Mendoza surgit dans la pièce, le regard flamboyant. Marie recula un peu devant ce regard, apeurée. Ces yeux pailletés d'or qui s'embrasaient si facilement de désir pouvaient également se consumer de rage...
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MessageSujet: Re: L'évasion   L'évasion EmptyLun 11 Sep 2006 - 0:44

Mendoza marcha droit sur la duchesse, la prit à la gorge comme il l’avait fait déjà à Kitty et la poussa violemment contre le mur. Il écumait véritablement de rage. Et tout en la serrant de près, lui susurra à l’oreille d’un ton sec mais presque murmuré, preuve qu’il arrivait à contrôler la vague de violence qui l’envahissait :

- Qui ? Qui a pu faire entrer ces gens dans le château, qui, si ce n’est vous, traîtresse !

- Señor Mendoza, je n’ai rien fait de tel ! Ces gens sont venus délivrer leurs amis, cela me semble évident, et je ne l’avais vu de mes propres yeux, je n’en aurais rien su, vu que vous ne m’avez rien dit ! Señor Mendoza, je ne vous ai pas trahi mais vous, vous ne m’avez jamais fait confiance ! Ne sommes nous pas censés être alliés ?

- Etions, duchesse, étions, dit Mendoza en desserrant son étreinte. Mais nous ne le sommes plus, l’opération est annulée. Allez le dire à vos amis du Château de Blois. Mais avant cela, racontez-moi ce que vous avez vu.

- Une demi-douzaine d’hommes a attaqué vos gardes en les prenant à revers. Ils ont ensuite récupéré leurs camarades et sont partis, je ne sais où, je ne vois pas toute la cour d’ici.

Mendoza s’approcha de la fenêtre et constata que c’était vrai.
- J’avais des prisonniers, des envoyés du roi de France, je pense, deux d’entre eux étaient mousquetaires. Ces prisonniers, je ne les ai plus. Notre complot est éventé. Il faut remettre notre plan, madame.

- Je le crois aussi, répondit Marie. Mais si le complot est éventé, nous devons très vite quitter ce château. Votre rang vous protégera peut être, mais je ne crois pas que cette fois ci je m’en tirerais en un seul morceau.

- Je n’autorise pas Monsieur le Cardinal de Richelieu à faire tomber votre tête, madame. Vous avez des talents dont il serait dommage de se passer.

Il s’approcha d’elle à nouveau, prit son visage dans ses deux mains et lui souffla à l’oreille :
- Si vous m’avez trahi, je vous offrirai une mort à votre mesure ! Mais si vous m’êtes loyale, je vous apporte votre salut.
- Duc, bientôt j’aurais tous les soldats du roi à mes trousses. Est-ce une preuve suffisante de ma loyauté ?

- Duc ? Je ne suis que le comte de Salvatiera.

- Un messager est arrivé, qui a demandé le duc de Huescar, dit la duchesse.

Mendoza pensait grâce au mensonge de la duchesse que les attaquants avaient déjà fuit. En réalité, ils étaient encore dans le château dans la salle des tortures en train de décrocher Athos tandis que Grimaud faisait sortir Aramis par la petite porte qui heureusement n’était pas visible de la fenêtre de la duchesse.

De la Cruz descendit donc au rez-de-chaussée où il pensait trouver le fameux messager. Il reconnut aussitôt Juanito Rigal, le valet de son père, un homme qu’il connaissait depuis l’enfance.

- Votre excellence, fit l’homme en s’inclinant jusqu’à terre.
- Mon père est donc mort ?
- Emporté subitement. J’ai là une lettre à vous remettre.

Mendoza prit la lettre et changea de visage en apercevant les armes de Philippe IV.

« A son excellence duc de Huescar…. ». Mendoza relut la missive deux fois pour être sûr qu’elle s’adressait bien à lui et non à son père. Le roi d’Espagne lui confiait une partie de l’armée des Flandres qu’il devait rejoindre au plus vite, en traversant un pays ennemi. Mendoza sourit, voilà qui était fort risqué et dangereux.

- Ah la bonne heure, dit-il à Juanito, comme je vais m’amuser ! Fais seller mon cheval et celui d’Alejandra, nous partons à l’aventure !

Mendoza alla à une écritoire et écrivit très rapidement deux missives, avec l’une de ses plûmes noires qu’il utilisait toujours, puis scella les lettres avec le chaton de sa bague aux armes de Huescar. Il donna l’un des lettres à son homme de confiance qui partit aussitôt. Puis, d’un pas alerte, il alla voir la duchesse qui faisait les cent pas dans sa chambre, inquiète.

- Prenez ce pli, Madame, et allez voir le comte Olivares. Cette lettre que vous portez vous assurera bon accueil en Espagne. Prenez l’un de mes chevaux et n’attendez pas. J’ai fais prévenir le Comte de Soisson. Tout est annulé.

Il ne restait à la duchesse qu’à remettre ses habits d’hommes et à partir à la recherche de Kitty…
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MessageSujet: Re: L'évasion   L'évasion EmptyLun 11 Sep 2006 - 1:10

D’Artagnan et Porthos aidés par Mousqueton décrochèrent le corps d’Athos avec d’infinies précautions. De Wardes et Lubin dégagèrent la table de bois qui devait servir au moine pour noter les aveux des prisonniers. Athos fut étendu sur la table. Porthos colla son oreille sur sa poitrine.

- Il respire ! - s’écria-t-il alors plein d’espoir.

Oui, Athos respirait faiblement et le retour à la position couchée semblait lui faire beaucoup de bien.
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MessageSujet: Re: L'évasion   L'évasion EmptyLun 11 Sep 2006 - 1:23

Il était une fois le fin fond d'une conscience... qui s'était oubliée elle même dans son antithèse parfaite : l'inconscience. Là, point de néant. Seulement des souvenirs... Mêlangés dans le plus hasardeux et le plus terrible des désordres... Ni clarté, ni temps, ni couleurs rangées... Seulement un brouet plus ou moins infâme fait de saveurs du passé.

Athos s'était laissé allé aux conforts de l'inconscience, oui, il avait cédé. Un battement de cils, un battement de coeur, un battement de lame... Le demi-dieu était redevenu humain, le temps de pleurer pour pouvoir s'abreuver de ses propres larmes, tant il avait soif... Il s'était simplement retiré en lui même, pour épargner ce spectacle au monde.

Mais une main aggrippa la sienne, et le ramena sur la scène. Fini l'oubli, fini la solitude... On est pas mort, non, non, et on revient... On renaît... On glisse lentement vers la lumière, comme l'enfant à point.

Athos battit des paupières, et la première chose qu'il sentit en réintégrant la réalité, ce fut son corps. Oh son corps... Qu'il avait mal... Mon Dieu, qu'il avait mal ! Athos se crispa, voulu machinalement porter la main à ses yeux, mais s'aperçut qu'on la lui retenait. Ses doigts rendirent l'étreinte, dans une espèce de crispation nerveuse... désespérée, comme celle d'un petit garçon qui se noie et qui sent le radeau à portée...

-Athos... Lâcha une voix au dessus de lui.

Une voix à l'accent du Midi...

-D'Artagnan... murmura le comte. Vous ici ? Et...
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