Confidences intimes...

(HJ: Milady, c'est pour toi, your turn to come! )

Athos, D'Artagnan et Porthos avaient quitté leur compagnon aux petites heures du matin. Chacun s'en retournait chez lui le coeur joyeux, après cette soirée de rires et de gaieté, qui avait fait un bien énorme à chacun d'eux.

Aramis dormait profondément, un sommeil vraiment profond dont il n'avait pas bénéficié depuis plus de cinq jours. Un léger sourire flottait sur ses lèvres.

(HJ: Ah bon? J'attends Vaudois à l'hôtel, mais soit, allons-y... Mais ne compte pas sur Milady pour réveiller un chevalier qui dort si paisiblemement... )

Milady cogna à la porte. Bazin vint ouvrir.

"Bonjour, je suis venue faire ma visite quotidienne au chevalier.
- Entrez, mademoiselle. Monsieur dort profondément en ce moment. Voulez-vous déjeuner?
- Ce ne serait pas de refus, j'ai été énormément occupée ces derniers jours. Merci."

Bazin servit la demoiselle et Milady mangea tranquillement, attendant patiemment que le chevalier s'éveille.

(HJ: j'ai lu, amiga, pour l'Hôtel de la Trémouille... Mettons que tu y vas après cette visite-ci? )

La jeune fille était arrivée depuis une vingtaine de minutes lorsque Aramis s'éveilla finalement. Il ouvrit les yeux et mit quelques secondes à se situer. Dans son coeur, un arc-en-ciel de sentiments dansait comme une farandole étrange, mais le jeune homme se sentait bien, paisible.

Bazin avait servi la jeune femme dans la chambre du mousquetaire, aussi quand celui-ci ouvrit les yeux, son premier regard fut pour elle. Il lui fit un sourire endormi.

- Bonjour Mademoiselle.

Milady se leva et se dirigea vers lui, un sourire doux mais pas trop engageant au visage. Elle se demandait si le chevalier serait encore d'humeur aux confidences aujourd'hui.

- Bonjour, monsieur Aramis. Comment vous sentez-vous?

Et elle commença à refaire son pansement.

Aramis prit le temps de penser pendant que la jeune fille changeait le pansement... En effet, comment se sentait-il exactement? Il ne saurait dire. Les événements et les émotions s'étaient enchaînés avec une vitesse fulgurante, et il se sentait un peu étourdi, dépassé par tout.

La plaie s'était refermée proprement et était apparemment en voie de cicatrisation. Lorsque la jeune fille eut terminé de lui bander le torse, il put s'asseoir avec davantage de facilité et sans trop de douleur profonde. Il regarda le visage doux et charmant de la jeune fille et lui fit un sourire affectueux.

- Je vais mieux, je dirais. Vos soins portent fruit, mademoiselle, et votre présence est une bénédiction.

Il se tut quelques instants, scrutant le visage de la demoiselle.

- Et vous? Comment vous sentez-vous?

Milady était si bien campée dans son rôle qu'elle rougit comme une jeune fille devant l'élu de son coeur.

- Moi? Ah... très bien merci, monsieur. Votre dévoué serviteur m'a servi à déjeuner, et j'en suis ragaillardie. Mais vous, vous me semblez d'excellente humeur, ce matin.

Aramis trouva charmante la rougeur sur les joues de la demoiselle. Il était heureux de voir que la demoiselle semblait s'être remise de ses émotions de la veille, après avoir pleuré. Cette confiance qu'elle lui avait manifesté, cet abandon si innocent, avait réellement touché le coeur du chevalier. Il prit une expression légèrement taquine, et prenant la main de la demoiselle, il y appuya ses lèvres, les yeux brillants.

- Ah! Il ne faut pas trop m'en vouloir, mademoiselle! En réalité, cela faisait un moment que je ne m'étais pas senti aussi... paisible.

Milady ne retira pas sa main de celle du chevalier.

- Vous en vouloir? Mais comment pourrais-je vous en vouloir? repris Milady, qui eut besoin de toute sa force pour dire cette dernière phrase d'un ton naturel. Au contraire, c'est moi qui ai craint de vous avoir troublé. Vous avez déjà assez de votre propre douleur à supporter sans avoir besoin de supporter celle des autres. Enfin, vous me voyez si heureuse de vous voir si paisible aujourd'hui! Il n'y a rien de tel lorsqu'on est garde-malade!

(HJ: Merci, jolie demoiselle! Navré d'être difficile... vais t'envoyer un mp avec un truc, si tu trouves Aramis trop... joyeux... )

Aramis appréçiait le doux contact de la peau satinée de la main blanche de la demoiselle. Il écouta sa réponse avec attention, veillant à ne pas laisser la main qu'elle lui abandonnait.

- Vous êtes une merveilleuse jeune femme, le savez-vous? Merveilleuse, car vous vous souciez davantage des malheurs des autres alors que vous-même avez tant souffert...

- Oh, vous me touchez droit au coeur, monsieur le chevalier! Vous êtes réellement un si noble coeur... Mais, un coeur aussi noble que le vôtre... doit être rempli de sentiments pour une personne chère... n'est-ce pas? Il est si difficile de ne pas s'attacher à un gentilhomme tel que vous...

Milady désirait vérifier si le chevalier avait commencé à digérer la nouvelle contenue dans la lettre qu'il croyait avoir reçue de la duchesse de Chevreuse.

La question de la jeune fille porta droit au coeur du mousquetaire, qui pâlit doucement. La douleur qu'il croyait évanouie au contact de ses amis si chers revint tout d'un coup en masse, et il soupira profondément. Il lâcha la main de la jeune fille, soudain sombre.


- Hélas, mademoiselle... Vous me faites sans le savoir une question bien cruelle... J'aimais et croyais être aimé en retour, mais j'ai été lourdement et douloureusement détrompé dans cette croyance...

Milady crut pouvoir faire un parallèle avec sa propre situation.

- Ah... J'en suis désolée... Je sais combien ces choses sont douloureuses.

Milady toucha la tête du chevalier, et replaça doucement ses cheveux. Puis, elle osa coucher sa tête sur l'oreiller, à côté de la sienne, et demeura silencieuse.

(HJ: Aramis, as-tu de l'inspiration ou veux-tu que je dise quelque chose?)

(Aramis est bourré d'inspiration aujourd'hui!)

(HJ: m'en sortirai pas, tu veux vraiment me voir su l'dos!!! tin d'abord!)

Aramis laissa la jeune fille passer ses doigts dans ses cheveux. Un pâle sourire naquit sur ses lèvres, malgré les pensées douloureuses qui lui traversaient le cœur. Elle était si douce, si délicate, et surtout si attentionnée… Les yeux du jeune homme brillèrent d’une lueur nouvelle à l’égard de la jeune femme.

Et puis doucement, la jeune femme s’étendit auprès de lui, troublant une fois de plus le jeune mousquetaire. Il se tourna vers elle, vers son visage qui était si près du sien… Quelle douce expression de tendresse!

(HJ: Ben redresse-toi, nous serons tous les deux assis sur ton lit! À moins que tu ne veuilles... heu... )

Milady regardait Aramis la regarder (!). Peu de temps auparavant, elle aurait eu un haut-le-coeur de se trouver ainsi si près de ce bourreau... Mais plus maintenant. Telle une araignée qui tisse sa toile pour y retenir sa proie, elle sentait qu'elle approchait du but. Elle colla son front au sien. Ils se regardaient, les yeux dans les yeux.

(HJ: ... j'attends que ce soit toi qui fasse le pas suivant, milady... de ma part ça serait peu digne d'un gentilhomme mdrrr)

Aramis était de plus en plus troublé par la jeune femme. Parbleu, elle venait tout droit d'une organisation religieuse! Et il était là, étendu auprès de cette jeune femme si pure et si innocente, à avoir de plus en plus de mal à garder les idées claires... Non, mais quels yeux enivrants!

Il se rassit donc, brisant un moment le contact troublant avec la jeune fille. Et pourtant, il sentait irrémédiablement attiré vers elle, comme captivé par son regard...

(HJ: mwouais... Je devrais peut-être passer la plume à Andromède à partir d'ici... Ou alors lui emprunter son texte de Roche l'Abeille! )

Milady se retourna sur le ventre et, la tête appuyée dans ses mains, les coudes sur le matelas, elle tenta de lire au plus profond de l'esprit d'Aramis. Elle le crut troublé, mais captivé à la fois.

Doucement, elle écarta le drap et commença à lui caresser le torse.

(HJ: Woooo quessé ça lolllllllllllll!!!! j'attendais que tu l'embrasses, morbleu!!!! mdrrrrrrrrrrrrr!!!!!!!!)

Le chevalier ne l'interrompit pas. Elle se releva et approcha ses lèvres des siennes.

(HJ: Forum général, )

Aramis ne savait plus où donner de la tête. Il ne manquait qu'un étincelle... La jeune fille lui fit l'effet d'un brazier! Le contact de sa main était un véritable supplice. Le jeune homme respira profondément, dans un effort pour s'en arracher... Pour un peu, il aurait bondit du lit! Mais il ne pouvait, cloué par une blessure et un regard hypnotisant...

Alors la jeune femme se releva doucement, s'approcha de lui et, doucement, l'embrassa. La résistance d'Aramis fondit comme neige au soleil, et il répondit au baiser avec tendresse. Puis avec fougue.

(HJ: hmmm? Pourquoi le forum général? )

La réponse vive du chevalier enchanta Milady. Elle le haïssait, et maintenant il était à elle. Elle aurait voulu lui enfoncer ses ongles dans la chair, l'étrangler jusqu'à ce qu'il lui demande grâce avant de le faire mourir par sa propre épée. Mais elle était aussi calculatrice, et cela aurait été encore trop peu pour elle. Elle voulait également enserrer dans ses griffes celui qui l'avait répudié, ainsi que celui qui l'avait lâchement trompée. Et pour ce faire, elle avait besoin de la proie qu'elle avait sous la main. Alors elle l'étreignit et l'embrassa en le maudissant.

Aramis sentit la jeune fille l'étreindre au milieu de leur baiser. Lentement, comme à regret, il rompit leur fougue, la respiration rapide, le coeur fou. Il regarda, émerveillé, insensé, transi d'amour, le visage de la jeune fille.

- Ah!... Je ne sais que dire... Vous me rendez fou!

HJ: Moi non plus je ne sais que dire... mdr)

- Et moi donc! Jamais je n'aurais cru pouvoir à nouveau aimer, et jamais si fort! Je me sens si bien avec vous... Si je m'écoutais, je ne vous laisserais plus jamais sortir d'ici!

Pour une fois, elle avait dit vrai.

(HJ: attends! j'vas te donner des idées )

Aramis prit quelques minutes pour reprendre légèrement ses esprits, puis il sourit à la jeune fille. Il leva légèrement la tête et embrassa son front blanc et pur. Puis il lui prit les deux mains, la regardant avec amour et tendresse. Elle avait aimé, et des circonstances incontrôlables avaient brisé ce premier amour... Car le chevalier ne pouvait croire que la jeune fille aie pu aimer plus qu'une fois... Elle semblait si innocente, si gentille... (HJ: arf, l'amour est aveugle!)

- Pardonnez-moi la question, Marie-Jeanne, mais j'aimerais savoir... Que s'est-il passé au juste lors de ce premier amour?