Une visite...

(HRP: Ah bon, un enfant de 4 ans, ca flotte pas tout seul, comme un bout de bois?! Oups, j'ai fais une bétise!)

Vaudois fit deux ou trois brasses puissantes puis plongea pour tenter de retenir l'enfant. Il saisit une main, qu'il agrippa et, d'un coup de rein vigoureux, refit surface. Le petit être se cramponnait à lui, secoué de sanglots, enfouissant sa tete blonde dans les cheveux noirs et reniflant de toutes ses forces dans l'oreille du gentilhomme protestant. Il aggripait la chemise blanche de Vaudois avec la force du naufragé au désespoir.

Vaudois eut honte de son geste. Lentement, il glissa une main dans le dos de l'enfant et le serra contre lui, en caressant la petite tête tremblante. Il se sentait si maladroit. Si géné dans sa démonstration de tendresse. Il ne sentait pas qu'insitinctivement, il savait les seuls vrais gestes pour apaiser, pour soulager. Les gestes du coeur.
-John, il y a deux leçons à tirer de ceci . La première, ne perdrez jamais votre calme. La seconde, utilisez toutes vos ressources pour faire face à la situation.

Il avait failli ajouter, "et surtout, ne faites jamais confiance à personne", mais il se retint. C'était la meilleure leçon qu'il pourrait jamais enseigné à cet enfant, mais celui-ci n'avait que quatre ans. Il avait encore tout le temps de perdre ses illusions....

( HJ : c'est pas parce qu'il devient une bûche à 20 ans que tu comptais le balancer impunément à la flotte, quand même ? lol )

John avait vu une ombre passer devant la lumière de la surface. Une seconde plus tard, il entendait de nouveau, il respirait de nouveau. Machinalement il s'était accroché de toutes ses forces à cette main, qui pour la première fois de sa vie, s'était tendue vers lui. Il se débattait toujours, mais c'était pour s'agripper à celui qui venait de le sauver, pour ne pas retomber dans le monde du silence.

Il tremblait, il pleurait même. Pas de peur, non, mais pour qu'on ne le lâche pas. C'était si rare, une étreinte, si précieux...

Il entendit les mots que Vaudois lui murmura à l'oreille... ET il eut honte de lui, terriblement honte. Il avait été stupide et lâche. Ces choses si simples qu'il n'avait pas comprises, aveuglé par la panique, et qui pourtant à présent paraissait si évidentes...

Les sanglots de John Francis redoublèrent de cette constatation. Des pleurs de rage et de honte envers lui même...

(HJ Le pauvre petit a peutêtre raison d'avoir peur de l'eau. Ne perdra-t-il pas la vie en essayant de te noyer, Athos...?)

La petite chose dégoulinante et firssonnante s'aggrippait de toutes ses jeunes forces à la chemise de Vaudois, étreignant son buste de ses petites jambes. Presque à l'en étouffer.

Durant une fraction de secondes, VAudois se demanda si l'enfant frissonnait de froid, ou de peur. Son coeur se serra doucement dans sa poitrine.

Il enlaça plus fortement l'enfant dans ses bras, et doucement, tout doucement, avec le soin qu'il aurait mis à veiller sur une maîtresse, il avança progressivement de nouveau dans l'eau, en serrant l'enfant contre sa poitrine.

John avait sentit Vaudois bouger, et bientôt, il sentit de nouveau clapoter contre sa peau la vague froide et humide des eaux de la Seine. Il se crispa. L'eau, encore ? Non...

-Monsieur Vaudois... Dit-il d'une voix rauque, en se retournant et en jetant un regard effaré à l'élément liquide.

John s'était crispé et raidi entre les bras de Vaudois, lorsqu'il sentit le contact de l'eau contre sa peau. Mais Vaudois glissa une main tendre dans le flot blond et enfouit la tête du petit garçon dans son cou, avec douceur, en murmurant d'une voix légèrement altérée par cette émotion étrange et inconnu qu'il sentait poindre en lui:
-Chut, John. Fermez les yeux, et laissez-vous aller. Faites-moi confiance....

Il y avait tant de calme et d'attention dans son geste que l'enfant, un instant proche de la panique, s'apaisa aussitôt. Il enfouit juste un peu plus fort son nez coulant dans les longs cheveux noirs et ferma les yeux.

- Respirez bien, John, et fermez les yeux. N'ayez pas peur, chuchota la voix calme du gentilhomme dans son oreille.

Et Vuudois plongea, en serrant l'enfant entre ses bras.

L'enfant s'était tendu à l'extrème en se sentant de nouveau englouti par ce néant froid et noir, mais il était décidé à ne plus se laisser envahir par la panique, et à réfléchir avant d'agir.
Vaudois lui avait dit de rester calme, de prendre sa respiration et de fermer les yeux.
C'est ce qu'il fit.
Et dès lors qu'il ne se concentra plus sur lui, mais sur l'univers qui l'entourait, ce fut comme si le voile des secrets de l'eau s'était levé.
Ainsi donc, c'était comme cela, sous la surface ? On n'entendait, ni ne respirait, à cause de l'eau ? Mais l'on se sentait léger, et libre...

Lentement, John sentit Vaudois déssérer doucement son étreinte. Le garçon se risqua à relâcher d'une main la chemise du gentilhomme et explorer à tâtons le monde immergé.

Vaudois sourit intérieurement en sentant les petites mains désserrer progressivement leur étreinte. D'un mouvement de brasse, il s'éloigna hors de portée de l'enfant, mais toujours assez proche pour le soutenir et le guider, s'il le fallait.

L'enfant prit de l'assurance. Tenta un geste un peu rapide, un peu désordonné, mais progressivement,ses mouvements se firent plus coordonés. VAudois prit pied sur le fond et se redressa, pour observer John évoluer.

John commençait à trouver son rythme et à comprendre dans quel ordre il devait enchaîner les mouvements pour avancer ou reculer, lorsque soudain... il sentit comme un verou dans sa gorge et une envie soudaine d'ouvrir la bouche le prit. Il n'avait plus d'air !

"Ne perds pas ton calme, réfléchis avant d'agir !" Lui cria une voix dans sa tête.

L'air était à la surface. John ferma les yeux et battit des bras pour remonter. Une seconde plus tard, il prenait une énorme inspiration, sentant l'oxygène couler à flot dans ses poumons, comme autant de lumière après une très longue nuit.

Décidément, le petit apprenait vite!

Du fond de son coeur, Vaudois se sentit soulever par une vague étrange... Comme un sentiment de fierté. Déjà, l'enfant comemnçait à trouver son rythme, à respirer avec plus de régularité.

Vaudois, devenu désormais inutile, sortit de l'eau pour aller s'asseoir sur la berge, les yeux toujours rivés sur la petite forme qui ondulait à présent en riant. LA chemise ouverte sur sa poitrine marbrée de cicatrices, et les cheveux mouillés, le gentilhomme paraissait étrangement plus frêle que lorsqu'il se cachait derrière son allure de puritain austère. Il eut un petit soupir, comme si son coeur laissait échapper un peu de ce trop plein de bonheur qui semblait à présent en déborder et, d'un mouvement machinal, rétablit la barrière de jais devant son oeil mort.

John se sentait léger... léger ! Il avait vaincu l'eau ! Il avait compris son secret ! La peur s'était envolée, désormais, il pouvait avancer seul. C'était comme un pas de plus vers la liberté. Que c'était bon d'apprendre ! Oui, d'apprendre...

Epuisé d'avoir tant joué dans l'onde, John revint sur la rive, et son regard se posa vers Vaudois, qui semblait somnoler dans l'herbe. Doucement, il sortit de l'eau et s'approcha du gentilhomme étendu dans l'herbe.

De près, l'enfant vit bien que l'adulte ne dormait pas vraiment, et suivait chacun de ses gestes avec un sourire. John planta ses yeux dans les siens, et murmura :

-C'est la 1e fois que quelqu'un m'apprends quelque chose...

Vaudois s'était allongé à présent dans l'herbe et, les yeux mi-clos, se laissait aller, pour la première fois de sa vie, à la douceur de cette journée.

Un ombre vint bientôt troubler la lumière éclatante qui filtrait à travers le voile de ses paupières à moitié baissées. Il ouvrit les yeux et son regard croisa celui de l'enfant.

-C'est la première fois que quelqu'un m'apprend quelque chose..., avait dit la petite voix fluette.

Vaudois s'était relevé et assis dans l'herbe, passant une main rapide dans les cheveux pour cacher son oeil blanc. Il leva sur John un regard interrogateur.

(HRP: ohhh!!! la belle brochette de Caliméros!!!!)

L'enfant baissa le nez, soudain très embarassé. Il voulait se confier à Vaudois... Mais une espèce de noeud dans sa poitrine l'empêchait de parler. Ce noeud là, ce n'était que de la fierté. mais cela, il ne le savait pas encore, et il il le prit pour une faiblesse de sa part. Il voulut la surmonter, et parla.

-C'est la première fois que quelqu'un prend le temps de s'occuper de moi... Et de m'apprendre quelque chose...

Ses joues se mirent soudain à chauffer terriblement. Il rentra la tête dans ses épaules, comme un chaton pris en faute.

Vaudois considéra un instant la petite silhouette fragile, qui se dandinait en contre-jour. Il sentait que l'enfant cherchait à lui dire quelque chose. Mais soudain ces confidences lui firent peur. Comment pourrait-il devenir un père de substitution, ou, tout au moins, un guide, pour cet enfant? Lui qui n'avait déjà que trop de lui-même! Avait-il seulement le droit de faire grandir cet enfant dans cette rage profonde qui le dévorait? Saurait-il lui cacher la cruauté de ce monde qu'il haissait en trouvant les mots tendres pour le masquer? Saurait-il seulement les bons gestes?

VAudois se sentit mal à l'aise.Et profondément maladroit. Il n'avait jamais eu à montrer ses sentiments. Il avait même appris à les refouler au plus profond de lui-même. Géné, il détourna le regard et fixa le ruban brillant qui serpentait paresseusement à leurs peids.

(HRP: alors, comtesse, défi relevé? mdrrr)

( HJ : Eh ouais, fallait réfléchir avant d'agir, mon gars !! lol ! L'autre il a sa betterave, et toi te vlà avec un navet XD )

John vit Vaudois se détourner, et se troubla encore plus. Il n'aurait pas du lui parler... Maintenant le gentilhomme allait se fermer, et lui allait encore se retrouver dans la position de l'imbecile. De celui qui ne sait pas et à qui personne ne veut expliquer.

L'enfant sans père ravala sa salive, et serra les poings.

-Si je vous pose des questions... Y répondrez vous ? Demanda t-il, les yeux fixés sur le sol.

Le ton de John s'était fait plus dur. Presque impérieux.

Vaudois leva la tête de nouveau vers le petit garçon qui campait fièrement devant lui, sur ses petites jambes. Il le dévisagea lentement, en silence. Puis il hocha légèrement la tête.

(HRP: Hehehehe!!! )

John fit un pas vers Vaudois.

-Vous aussi vous n'avez eu personne pour vous emmener au bout du grand chemin, pas vrai ? Le chemin qui part de vos pieds et qui va jusque derrière l'horizon ? Je voudrais voir ce qu'il y a au bout, moi....

La question de l'enfant laissa Vaudois sans voix. Que voulait-il dire? Que voulaient dire ces mots, si tristes, chargés de tant de souffrance? Cet enfant était si seul. Si désespéremment seul! Comme un double de lui-même... Jean et John... deux solitudes mises côte à côte. Deux âmes bousculées par le tourbillon de la vie, mais qui s'étaient trouvées.

Vaudois pris la main de John et le fit asseoir entre ses jambes croisées en tailleur. Et de nouveau, son regard mi ombre mi lumière se porta au loin. Avec un accent d'infinie tristesse.
Et une seule phrase s'échappa de ses lèvres. Dans un soupir.
- Moi aussi, tu sais, je voudrais bien savoir....

John s'était raidi quand Vaudois l'avait attiré en face de lui et fait asseoir. La seule fois où quelqu'un avait...

Non, le gentilhomme ne semblait pas avoir ce genre d'intention. John respira plus librement, et se mit à examiner la première personne a faire un peu attention à lui en tant qu'être humain. Et là première chose qui le frappa dans cet examen, ce fut...

-Vous avez les yeux noirs, M. Vaudois... C'est b...

En disant cela, John avait machinalement porté la main sur la mèche de cheveux bruns qui retombait sur le visage de Vaudois. Mais il s'interronpit lorsque...

La petit main avait glissé, légère, comme une caresse. La caresse d'un fer chauffé à blanc, que l'on appliquerait sur une plaie vive.

Vaudois se leva d'un seul coup, bousculant l'enfant. Brusquement rendu blème devant le geste inocent et la phrase qui s'était suspendue dans les airs. Cette souffrance ne prendrait-elle donc jamais fin?! Cet enfant aussi allait-il lui aussi avoir peur? Lui aussi être dégouté?!

Les poings de VAudois se crispèrent d'une rage muette, et d'un geste de désepoir, il sera sa chemise mouillée sur son corps couvert de cicatrices. Le jeune homme sentit les larmes d'impuissance monter à sa gorge et fit quelque pas pour aller s'appuyer du coude sur le tronc de l'arbre, en enfuissant sa tête dans son bras replié.

(HRP: méga calimérotesque, isn't it?! )

( HJ : Ah, les mecs... Ils jouent les durs, et dès qu'il faut faire preuve d'un peu de force mentale, y'a plus personne... XD )

L'enfant avait poussé un petit cri de surprise lorsque l'adulte s'était levé si brusquement, et était allé s'appuyer contre un arbre proche. Qu'est ce que... Qu'avait-il dit ? Qu'avait-il fait ? Tout ce que John avait vu, c'était un oeil d'une couleur différente de l'autre... Etait-ce cela qui avait fait mal à Vaudois ? Mais ça n'était pas grave, si ? Cela ne changeait rien au fait que le gentilhomme s'était montré très prévenant avec le petit John, qui n'avait jamais suscité autre chose que du mépris partout où il allait... Alors... Est ce que ça ne prouvait pas que dans le fond, M. vaudois était quelqu'un de très gentil ?

John se leva et courut presque jusqu'au jeune homme, qui s'était laissé glisser le long du tronc, et avait caché son visage dans ses bras repliés. Là, il déglutit, et tira légèrement sur la chemise de son aîné.

-Est ce que j'ai dit quelque chose de méchant ? Pardonnez moi, si j'ai fait une bêtise... Dit-il d'un ton suppliant.

(HRP: c'est surtout que les hommes sont de grands tendres qui n'osent pas le montrer! mdrrr)

(HRP 2: séquence émotion: sortez les mouchoirs! mdrrr)

L'enfant se tenait devant Vaudois. Le jeune homme avait enfoui son visage entre ses bras, pour voiler sa face hideuse, pour ne plus exposer au monde son oeil monstrueux. Il se cacha plus encore, de peur d'effrayer le garçonnet.
Quoiconque aurait vu de loin ces deux silhouettes solitaires se serait sans doute demandé lequel des deux était l'enfant, s'il avait vu la petite silhouette fragile entourer de ses bras frêles le corps recroquevillé et frémissant de l'adulte. Comme pour le consoler. Comme pour l'apaiser.

VAudois déserra l'étau de ses bras, et enlaça l'enfant avec force, avec rage. Comme pour l'étouffer. Presque timidement, il leva les yeux sur John, et rencontra ses deux yeux tristes de ciel d'avant l'orage. L'enfant tendit le bras, lentement, vers la mèche noire qu'il écarta doucement, avant de jetter les bras autour du cou du jeune homme et de s'y précipiter dans un sanglot.
-Merci Monseiur Vaudois... Merci, sanglota-t-il dans la chemise déjà trempée du gentilhomme.

Qui consolait l'autre, à cet instant ? A cette question, VAudois se sentait incapable de trouver une réponse. MAis peu importait, au fond. Tout ce qu'il savait, c'est qu'un enfant venait de trouver une raison de vivre, et un adulte une raison d'espèrer....

( HJ : *Non, ne ris pas... Et enlève moi ce stupide sourire de Papa-Fan-atrophiée-du-bulbe de ta tronche !!!!!!!!!!!* )

( HJ : ET je fais comment pour répondre après ça, moi, hein ? )

HRP: mdrrrrrrrrrrrrrrrrrr!!! Bah, comme tu le sens, comtesse, je te laisse voir! mdrrr. La dernière fois, c'était toi qui avais cherché à me piéger. mdrr, A mon tour! lol)

John avait caché son nez humide dans la chemise tout aussi trempée du jeune homme, et s'était agrippé à lui de toutes ses forces. C'était la première fois, c'était sa première véritable étreinte, c'était la première fois qu'il pouvait pleurer librement dans les bras de quelqu'un.

Il sentit Vaudois se redresser, glisser une main sous ses jambes, et le soulever de terre comme si il ne pesait rien. John se surprit à se laisser faire, à se détendre. Au contraire, lui qui n'avait jamais appris qu'à se crisper sous les caresses des adultes, se blottissait maintenant un peu plus contre cet ange gardien tombé du ciel.

C'était donc cela, faire confiance ?

Deux éclopés de la vie s'étaient trouvés.

Vaudois fit quelques pas avec John dans ses bras, alla récupérer son pourpoint, resté sur la berge, et revint sous l'arbre. Là il ôta ses vêtements trempés à l'enfant, tiquant un peu au passage sur les quelques bleus en forme de doigts qu'il aperçut, et l'enveloppa dans le seul vêtement resté sec dans le périmètre afin qu'il ne prenne pas froid.

John se laisser aller. Le contrecoup de ses deux heures d'exercice dans l'eau et de sa crise de larmes commençait à se faire ressentir. Tout doucement, le petit bout de quatre ans sentait ses yeux se fermer...