Une visite...

( HJ : *sujet en phase de nous faire une crise d'hyper ventilation, attention !!!* )

John avait peine à en croire ses oreilles et ses yeux... Mais s'il avait une chose en laquelle un enfant de 4 ans, sans repères ni espoir, pouvait bien avoir confiance c'était son propre coeur. Et en cet instant... Le seul message clair qui lui parvenait, le seul en lequel il avait envie de croire... C'était que Vaudois, par cette demande qu'il faisait au petit John, de le laisser le prendre par la main et le conduire un peu sur le grand chemin qui allait par delà l'horizon et qu'il avait toujours rêvé d'explorer, oui par cette prière là, Vaudois souhaitait effacer toutes les erreurs qu'il avait pu commettre, tant avec l'enfant qu'avec les autres. C'était une demande d'absolution, claire et limpide.

John sentait une grosse boule dans sa gorge, et il savait bien ce que cela voulait dire... Il n'ouvrit pas la bouche, car il se souvenait bien que Vaudois lui avait demandé de ne pas pleurer, mais il essaya de sourire - un beau sourire d'enfant heureux - et hocha la tête, avant de descendre de sa chaise, de s'approcher du gentilhomme, et de s'incliner avec respect, comme on lui avait vaguement dit de le faire lorsque l'on se trouvait devant quelqu'un de grand.

Or personne n'était aussi grand que Vaudois aux yeux de John en cet instant.

John se redressa rapidement. Depuis quelques heures à présent que lui et Vaudois tentaient de s'apprivoiser mutuellement, il avait déjà plus ou moins compris que son aîné était très maladroit avec les choses qui faisaient pleurer, et que les démonstrations d'affection le mettait mal à l'aise.

John tâcha de retrousser suffisamment les manches de l'immense pourpoint, dans lequel il flottait littéralement, afin de retrouver ses mains, et surtout de se donner une contenance. Il savait que le moment de la séparation approchait, et il voulait prendre le temps de retrouver son sang-froid afin d'en parler à Vaudois.

-Je... Commença t-il. Quand... Quand reviendrez vous me voir, monsieur ?

Vaudois n'avait pas vu le geste de l'enfant. Ou avait fait mine de ne pas le voir. Il se sentait affreusement géné. Humilié presque par ce geste. Mais comment expliquer cela à un enfant de quatre ans? Il est des choses qu'il vaut mieux taire, de toute façon.

L'enfant se débattit un instant avec les manches noires de son pourpoint trop grand pour lui. Ce ne fut qu'alors que VAudois tourna la tête de nouveau vers le petit homme. Il était attendrissant avec cette veste, dont les épaules tombaient sur ses coudes et dont les basques traînaient à terre telles une robe de mariée. VAudois ne put refréner un nouveau sourire, qui n'avait rien de moqueur cette fois.

-Je... Quand... Quand reviendrez vous me voir, monsieur ? Balbutia John.

La résolution de VAudois fut immédiate. Irréfléchie.
- Etes-vous donc si pressé de me quitter déjà, enfant?
Il eut un pincement au coeur. Peut-être après tout que la journée n'avait pas été bonne pour ce gamin, tiré violemment de son lit par un inconnu en pleine nuit et qui avait failli se noyer il y a à peine encore quelques heures.

Les yeux du protestant étaient toujours posés sur l'enfant, qui se prit à rougir.

John devint écarlate de gêne et de mécontentement contre lui même. Il avait encore dit quelque chose qui avait blessé le protestant, et qu'il ne pensait pas. Quand saurait-l donc mieux s'exprimer ?

-Oh, je non... ! Ce... ce n'est pas ce que je voulais dire ! Mais... Enfin, je... J'ai cru que vous alliez me ramener à Paris, et donc que nous allions nous séparer... Je... Je ne veux pas, moi... Mais... je ne voulais pas vous paraître... envahissant ou... capricieux, je...

Plus John parlait, plus il lui semblait qu'il s'empêtrait dans ses mots, et plus il s'en voulait lui même.

VAudois eut comme un soupir de soulagement, qui s'échappa furtivement de ses lèvres. Sans doute étaient-ils tous les deux aussi maladroits l'un que l'autre. MAis l'enfant avec encore toute la vie devant lui pour appprendre. Et il saurait, un jour... Pour Vaudois, il était trop tard désormais... On ne parvient pas à balayer en un jour l'édifice construit pierre après pierre pendant vingt-trois ans.

VAudois carressa rapidement d'un revers de main la petite joue à la peau douce et rosie par l'émotion.
-PArdon, c'est de ma faute... Je n'ai pas su vous comprendre.

Il 'agenouilla brusquement devant le garçonnet et remontant les manches et déchirant le bas de son pourpoint, afin d'un rétrécir la longueur pour le petit corps, lui fit un costume un peu plus convenable.
L'enfant ouvrit des yeux immenses, surpis qu'on puisse ainsi abîmer un vêtement.
-Oh, monsieur, il ne fallait pas!!!
Vaudois eut un petit rire, qu'il contint. Une réponse lui bûlait les lèvres. Il voulut dire que l'enfant s'était trop mouché sur son velours pour qu'il songeât jamais à le vêtir de nouveau. Mais il se tut et se contenta de sourire.

-Allons, John, nous y allons. Ma maison n'est guère grande, mais vous ne serez plus seul.
Il passa un bras ferme et nerveux derrière les cuisses de l'enfant, juste sous ses fesses, et l'assit sur sa hanche, avant de quitter l'auberge.

Avant d'avoir eu le temps de dire quoique ce soit, John se retrouva hissé haut, tel un pavillon en lambeaux, mais que l'on était fier d'arbhorer comme tel, dans les bras de Vaudois. Il avait mis un peu de temps à trouver son équilibre, aussi ne saisit-il réellement l'impact des mots prononcés que maintenant.

-Ch... Chez vous ?

Il eut un rire cristallin, heureux... presque rayonnant.

-Eh bien oui, chez moi, répondti-il en installant confortablement son frêle paquet sur sa selle.

-La chose vous déplairait-elle, à tout hasard? demanda-t-il en riant?

-Oh non, pas du tout !! Euh, je veux dire... Non, bien sûr que non... Cela me ferait très plaisir, mais...

John, tandis que Vaudois démarrait ( HJ : Débraye et passe la seconde, mon gars ), se mordit les lèvres, se demandant si il pouvait formuler la question qu'il lui brûlait la langue. Chez lui... Pour aujourd'hui ? Ou... pour toujours ?

Vaudois sentit l'hésitation, il leva un sourcil railleur et intrigué sur la petite figure rouge et opilée qui gigotait sous ses yeux.

-Une question, enfant?

John rentra instinctivement la tête dans les épaules, comme il le faisait à chaque fois qu'il avait l'impression d'être pris en flagrant délit de stupidité.

-Euh, je... oui... Pardon... Mais... "Chez vous" ? Est-ce... enfin... pour combien de temps ?

(HRP: <<<morte de rire à l'idée de sa prochaine méchanceté, mdrrrrr )

VAudois eut un geste vague.

- Je ne sais pas. Pour autant que je pourrais vous supporter sans doute.
Le jeune homme vit aussitôt le petit menton trembler.
-Oh, John, non, ne pleurez pas. Il ne s'agit que d'une très méchante plaisanterie de ma part, pardon. Dit-il en prenant l'enfant dans ses bras pour le bercer et le consoler. Pour cacher aussi la profonde envie qu'il avait eu de rire à cet instant. Car jamais il ne s'était senti si heureux et si libre... Si vivant en un mot.

-PArdonnez moi, John, c'était un moyen cruel et maladroit pour vous dire qu'il n'y a pas de date. Mes occupations me conduiront sans doute parfois à vous quitter, pour des périodes plus ou moins longues, mais, tant que le Seigneur me prétera vie, je reviendrai et vous vivrez avec moi. Cela vous va-t-il ainsi? Demanda-t-il avec un sourire rayonnant de joie et de tendresse enfin avouée.

(HRP: petite annonce : jeune homme charmant, bien sous tout rapport, propre sur lui (en dépit d'un regard étrange) se charge de garder vos enfants ( et de vous les traumatiser à vie )

( HJ : Allez, Shirley, riposte ! )

John se laissa aller à l'étreinte. Il était juste heureux.

-Merci, M. Vaudois... Merci... J'espère que je pourrais vous supporter aussi...

L'enfant devint écarlate. C'était sorti tout seul !

VAudois s'appretait à monter en selle quand les mots sortirent tout seuls de la bouche enfantine:

-Merci, M. Vaudois... Merci... J'espère que je pourrais vous supporter aussi...

Il en resta stupide d'étonnement. Après tout c'était bien fait pour lui, c'était de sa faute. Décidément, l'enfant était vif. Très vif même. Et Vaudois sentait ses murailles se fêler sous la naïveté et l'innocence de cet ange blond aux mots si rapides.

Il eut un rire bref, unique, d'autodérision et sauta en selle, un large sourire aux lèvres et les yeux rieurs.
-Bon, plutôt que de nous flatter aisni que nous le faisons, donnez-moi vos mains enfant.

Le gentilhomme les enferma dans ses mains gantés qui serraient les rennes de sa monture et l'enfant se redressa fièrement. Aujourd'hui, il avait appris à nager. Et il allait apprendre à chevaucher....

Ils chevauchèrent ainsi pendant une bonne heure, et arrivèrent bientôt à Paris. Vaudois les mena à travers un dédale de petites rues, jusqu'à arriver dans un quartier de faubourg, assez propret.

-Nous y sommes.

Il descendit de cheval, et attrappa John par la taille, avant de le poser par terre. L'enfant du se retenir de ne pas courir jusqu'à la maison d'apparence simple, mais accueillante.

-Vivez vous seul, monsieur ? Risqua John, tandis que Vaudois le prenait par la main et le conduisait à l'intérieur.

Il avait déjà fait connaissance avec le mari de Mme Brindvak... Et il frissona instinctivement à ce souvenir... Il espérait très fort que Vaudois ne soit obligé de le présenter à personne...

pour la suite des aventures de Shirley et Do au pays de Rémi sans famille (oups pardon de Kuzko-le-navet-cracheur et Caliméro-le -poussin-noir-susceptible ) c'est par ici https://mousquetaires4.easyforumpro.com/viewtopic.forum?t=125