Après la garde

( HJ : plus kitch tu meurs )

Citation :

La soirée s'annonçait magnifique sur la douce ville de Paris. Emmanuelle, qui venait à peine d'arriver d'Angleterre en compagnie de sa suivante et amie, appréçiait une charmante promenade dans les rues de Paris. Londres était magnifique, certes, mais il ne soutenait en rien la comparaison avec la cité Lumière... La jeune fille inspira l'air frais en souriant, appréciant les derniers rayons du soleil.

Il était temps de rentrer à l'hôtel pour la nuit. La jeune fille rebroussa chemin pour rentrer, quand elle tomba nez à nez avec deux hommes au visage peu avenant. Elle eut un mouvement de recul, puis tenta de contourner les deux hommes.

- Excusez-moi, messieurs.

- Il n'y a pas de quoi, ma toute jolie.

L'un des hommes l'avait attrapée par le bras. Frémissante, elle se dégagea d'une secousse, les yeux agrandis par une soudaine frayeur. Ils s'avancèrent vers elle en ricanant, les yeux brillants de cruauté.

- Allons, jolie papillon, viens faire musette avec nous! Il n'est pas bien de demeurer seulette!

Emmanuelle se mit à courir. Les deux hommes, surpris de cette vélocité qu'ils étaient loin de soupconner chez une jeune fille, se mirent à sa poursuite. L'un deux émit un sifflement, et soudain un troisième malfrat apparu devant la demoiselle, qui le percuta de plein fouet. L'homme la retint en riant grassement, et Emmanuelle hurla, se débattant sous la poigne diabolique.

(HJ: Athos, au secours!!! )

Athos, qui marchait d'un bon pas pour renter chez lui après sa garde au Louvre, fut surpris d'entendre des éclats de voix déchirer le silence de la nuit. Il tendit l'oreille, à peu près certain de reconnaître une dispute. Puis, il vit passer devant lui une jeune fille qui courait pour échapper à deux poursuivants.

Athos attrappa les deux malotrus ( HJ : *mdr, la faute à d'Arta* ) au vol, un dans chaque main, alors qu'ils passaient près de lui pour rattrapper la fuyarde, et leur tordit le poignet.

-Le vin est bon, messieurs, mais seulement lorsque l'on sait encore se maîtriser ensuite. Pour vous deux, je pense que vous devriez vous en tenir au petit lait...

Les deux hommes, surpris par l'intervention du gentilhomme, et surtout, effrayé par la vue de l'uniforme qu'il portait, prirent le parti de prendre leurs jambes à leur cou. Mais le troisième algazil, un rictus de mépris sur les lèvres, serra son emprise autour de la taille de la demoiselle d'un bras, et de l'autre sortit un poignard.

- Vous faites un pas, et je découpe une deuxième bouche à cette beauté.

Emmanuelle frémit et jeta un regard effrayé au mousquetaire.

Athos se retourna vers celui qui venait de parler ainsi, et se retint de sourire en constatant qu'il avait omis de se reculer, et se tenait tout juste derrière le mousquetaire. Celui ci s'offrit le luxe de rouler des yeux, et, rapide comme l'éclair, attrappa le maraudeur par le cou, et le tira en arrière.

Celui ci lâcha prise et Athos en profita pour l'envoyer, d'une bourrade, dire bonjour à l'abreuvoir qui se trouvait de l'autre côté de la rue.

-Même chose pour toi, déplorable maraud, lui glissa le mousquetaire à l'oreille, en lui collant la pointe de sa dague sur la gorge. Refais un faux pas dans le genre de celui de ce soir, et je te dote d'un deuxième trou, par où pourra s'écouler toute la vinasse que tu as ingurgité depuis ta naissance...

Puis, laissant le coquin à moitié assommé le nez dans l'eau sale de l'abreuvoir, Athos retourna à la jeune fille qui n'avait pas bougé.

-Vous n'êtes pas blessée ? Lui demanda t-il avec son flegme sérieux habituel.

La jeune fille en effet n'avait pas bougé, observant, stupéfaite, cet homme s'en prendre bravement à trois malfrats. Sa physionomie s'épanouit en un magnifique sourire désarmant, et la jeune fille esquissa une révérance.

- Je vous remercie, Monsieur, de votre intervention heureuse. Vous m'avez sauvé la vie (HJ: plus stéréotype que ça tu meurs, mais j'ai pas dormi alors... )

Elle présenta sa main au mousquetaire en souriant toujours.

( HJ : Longue vie aux clichés )

Athos se contenta de sourire, et effleura furtivement des lèvres la main que la jeune fille lui tendait. Cela faisait tant d'années qu'il n'avait pas fait un geste si simple !

-Je n'ai fait que mon devoir de gentilhomme, mademoiselle.

Athos se redressa et jeta un coup d'oeil aux alentours.

-Etes vous donc seule ?

(HJ : Oui, est-elle donc seule, cette jeune beauté ? Si oui, tu ne peux pas la laisser rentrer seule, Athos, les rues sont si mal fréquentées, ha ha !)

[Porthos quitta son service un peu plus tard et traversa lui aussi le Pont-Neuf pour se rendre sur la rive gauche où ils résidaient tous les quatre, ainsi d'ailleurs que le capitaine de Tréville. Il aperçut d'Artagnan assis sur un sac de frêt, sur la berge, regardant la rive droite et les barques qui se croisaient incessamment sur le fleuve, en dévorant une cuisse de poulet que les compagnons bouchers faisaient griller sur la grève et offraient aux affamés de passage pour quelques sous certains jours fastes où l'on mangeait de la viande en l'honneur du roi Henri IV.

- Hola ! Artagnan ! Voyez ce que je vous ramène.

D'Artagnan leva le nez et reconnu Porthos, toujours flanqué de son jovial sourire. Il était accompagné d'un jeune homme timide qui tortillait son bérêt benoîtement entre ses mains nerveuses. C'était lui, le jeune d'Artagnan, déja lieutenant et tellement doué ! Même avec un pilon dans la main, il gardait fière allure...]

- Quest-ce que cela, mon bon Porthos ?

- Cela ? Mais c'est un jeune homme qui veut entrer à votre service, mon cher ! Il veut ni plus, ni moins la place de Planchet !

D'Artagnan fit la moue et regarda le postulant avec un air soupçoneux.

- Ah ca, l'ami, mais vous ne manquez pas d'air ! Vous voulez être mon laquais ?

- Oui, Monsieur.

- Savez-vous que je demande beaucoup à mon serviteur.

- Je suis dur à la tâche, Monsieur, aucune tâche ne me rebute.

- Je demande aussi de la fidélité et du courage.

- Je n'ai pas peur du danger, Monsieur, au contraire ! Et si vous me prenez à votre service, je vous servirai bien, sur ma vie !

D'Artagnan examina le jeune homme de la tête au pied. Il avait l'air dégourdi et naif d'un PLancher à ses débuts. Pourquoi pas ? POrthos après tout ne lui avait fait faire que de bonnes recontres. En témoignent Athos et Aramis.

- Comment te nommes-tu ?



[/quote]

- - Edouard du Monceau, Monsieur.

- Et bien Edouard, passes me voir demain et nous verrons ce que tu sais faire. Si tu sais me convaincre, je t'engagerai.

Porthos et D'Artagnan se séparèrent car Porthos devait rendre visite à Madame Coquenard qui certainement l'attendait avec impatience, lui ayant préparé un diner de rêve. Depuis la disparition de feu Monsieur le procureur, on mangeait gras chez les Coquenard et toute la maisonnée en était bien reconnaissance à ce géant gourmand qui courtisait leur maîtresse !

D'Artagnan reprit le chemin de la maison d'Aramis.

-Je n'ai fait que mon devoir de gentilhomme, mademoiselle.

Athos se redressa et jeta un coup d'oeil aux alentours.

-Etes vous donc seule?

Emmanuelle sentit ses joues chauffer sous le regard interrogateur du mousquetaire.

- Oui, sans doute ai-je commis l'erreur de sortir seule, mais je ne pouvais m'en empêcher. Paris est si belle, et Londres ne peut seulement aspirer à prétendre être sa pareille. J'ai dû m'égarer, distraite par ce que je découvrais. Savez-vous où se trouve l'Hôtel Grand-Charlemagne? C'est là que je réside avec ma suivante en attendant de trouver un logis permanent dans un bon quartier.

Il faisait nuit : Athos put sourire à son aise. Il n'était pas étonnant que la jeune fille se fut aventurée seule dans les rues de Paris à cette heure : elle était Londonienne, et fille de bonne famille qui plus est. Les coupes-gorges anglais ne pouvaient prétendre arriver à la cheville des français, pour ce qui était de la bassesse et du danger sournois.

-Le Grand-Charlemagne ? Mademoiselle, il se trouve de l'autre côté de la Seine, et le chemin le plus court pour y retourner sera pour vous de traverser le Pont-Neuf...

Le visage de la jeune fille exprima la surprise la plus totale.

- Je me serais donc à ce point éloignée? Ah çà!

Elle fit quelques pas dans la direction indiquée par le mousquetaire, puis s'arrêta, indécise. Elle se tourna à nouveau vers lui. Il n'avait toujours pas bougé, et la suivait d'un regard tranquille.

- Heu... Pourrais-je vous demander la faveur de me montrer le chemin jusque là, Monsieur? Je crains fort de m'égarer encore une fois et de retomber dans quelque guet-apens...

Athos ecarquilla les yeux. Lui, racompagner une jeune fille ? Mais... Mais...

-Eh bien, Mlle, c'est que...

Mais lorsqu'il vit le regard désespéré que lui jeta la jeune fille, il s'entendit lui même répondre :

-Oui, vous avez raison, cela vaut mieux. Je vais vous servir d'escorte jusqu'à votre hôtel, Mademoiselle.

Athos s'avança et présenta sobrement le bras à Emmanuelle.

Emmanuelle posa sa main blanche et délicate sur la manche de velours du pourpoint du mousquetaire, et les deux marchèrent un moment en silence. Le soleil avait depuis un moment disparu à l'horizon, et l'obscurité les entourait, inquiétant légèrement la jeune fille. Mais la présence du mousquetaire, quoique silencieuse, était réconfortante. (HJ:décris un peu par où on passe, moi, je n'ai aucune idée de la géographie de Paris... )

Finalement, au bout d'un moment, elle regarda le jeune homme et sourit.

- Je ne me suis pas encore présentée, je crois. Je suis Emmanuelle de Bayle, comtesse d'Armienne.

( HJ : Mdr, je vais faire des gaffes attention... je suis une pauvre provinciale paumée, moi )

Athos tourna les yeux vers celle qu'il escortait et qui venait de se présenter si simplement et si amicalement. Il faisait nuit noire, et il se surprit à la regretter : il aurait aimer distinguer le visage qui allait avec cette voix.

-Enchantée, Mlle de Bayle. Je suis Athos, mousquetaire de Sa Majesté.

Le gentilhomme la conduisit par des rues qu'il savait sûres et peu sombre à cette heure de la nuit. Leur marche était silencieuse, mais cela ne dérangeait pas le mousquetaire. Il était bien connu qu'il préférait les échanges sans paroles, et la douce pression de la main d'Emmanuelle contre son bras, ainsi que le léger bruit de sa respiration, lui donnaient suffisamment à rêver sans qu'il n'ait besoin de conversation.

Ils arrivèrent au Pont-Neuf. Les comédiens avaient rangés leurs traiteaux, et les charlatans leurs poudres de perlimpimpin, et ce n'était plus à présent qu'une route pavée au dessus de la Seine.

-Avez vous souvenir d'être passée ici ?

Emmanuelle regarda autour, s'efforçant de reconnaître les lieux. Mais la nuit changeait beaucoup le paysage... Et cette visite à Paris était la première de sa vie...

Et pourtant, au bout de quelques secondes, elle reconnut une maison aux volets particuliers qu'elle avait remarquée en venant. Elle laissa le bras du jeune homme et fit quelques pas en fronçant les sourcils, puis son visage s'éclaira d'un sourire.

- Ah! Ah! Je me souviens, maintenant! Lorsque je suis passée par ici, je suis passée rapidement, parce qu'il y avait foule ici... Ah çà! Quel silence!

À ce moment, la lune daigna sortir de derrière un nuage, et la jeune fille se tourna vers le mousquetaire. La douce lumière de la lune éclairait son visage épanoui d'un sourire, et ses yeux rieurs brillaient de la joie de se retrouver en terrain plus familier.

Malgré cette lumière pâle, le visage du mousquetaire était encore dans l'ombre. Le jeune homme portait son feutre, et le rebord de celui-ci camouflait ses traits. Emmanuelle pencha la tête légèrement de côté, tentant d'entrevoir la physionomie de son protecteur providentiel, mais elle ne put. Elle reprit le bras du mousquetaire et ils se remirent à marcher.

(HJ: Bon, tu l'as vue maintenant... mdrrr )

( HJ : Mdr merci !! Attends, je vais te rendre la politesse, lol )

Le mousquetaire sentit le coin de ses lèvres frémir malgré lui en un sourire lorsqu'un rayon de lune passa sur la jeune fille, éclairant ainsi les traits de son visage. Elle était réellement adorable.

Il reprit son bras en effet et la reconduisit directement à l'hotêl du Grand Charlemagne. Ils y arrivèrent sans encombre et sans rencontre aucune. Athos relâcha doucement le bras d'Emmanuelle.

-Vous voici arrivée, Mademoiselle. L'hotêl du Grand Charlemagne est là, c'est juste cette porte.

Athos leva légèrement son feutre pour saluer.

-Tâchez d'être prudente à l'avenir, lorsque vous vous sortirez.

Ce geste, ainsi que le demi-sourire qu'il avait laissé naître sur ses lèvres, il ne s'en rendit pas compte, mais dévoila son visage et sa vraie physionomie à Emmanuelle. Le noble Athos, aux longs cheveux noirs soyeux, aux yeux d'azur plein de sagesse, et au caractère quelque peu cynique, mais ô combien bienveillant.

( HJ : ayé, elle commence à se balancer des fleurs toute seule, ici... Appelez l'ambulance )

(HJ: oh mais just wait... )

La jeune fille reconnut la porte de l'Hôtel et son sourire s'élargit encore. Elle se tourna vers le mousquetaire, lequel la salua en soulevant son chapeau.

- Vous voici arrivée, Mademoiselle. L'hotêl du Grand Charlemagne est là, c'est juste cette porte... Tâchez d'être prudente à l'avenir, lorsque vous vous sortirez.

- Je vous remerçie de votre aide, Monsieur.

Elle regarda quelques instants la noble physionomie de son guide, puis, comme par reflexe, embrassa la joue du mousquetaire. Elle rougit de sa propre audace et disparut leste comme une ombre à l'intérieur de l'établissement.

( HJ : mdrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr mais tu veux qu'il trépasse d'un arrêt cardiaque, le pauvre ????????? )

Athos sursauta quand la jeune fille l'embrassa sur la joue, mais elle disparut avant qu'il n'ait eu le temps de réellement assimiler ce qu'elle venait de faire. Il cligna deux ou trois fois des yeux, haussa les épaules, se traita mentalement d'imbécile, et retourna chez lui d'un pas vif.

( HJ : Attention, Athos est de mauvais poil, mdr... C'est Grimaud qui va encore payer les pots cassés )

(HJ: tut tut tut! Vient me rendre visite à la place, parbleu! )

( HJ : En pleine nuit ?? mdr ok )

Arrivé à mi-chemin, Athos s'arrêta et repartit dans l'autre sens, en direction de la demaure d'Aramis. Il avait changé d'avis.

Porthos revenait repu et bienheureux de sa soirée chez sa procureuse. Rien n'avait été épargné pour lui faire plaisir : soupe d'écrevisses, jambon à l'os, escargots de Bourgogne à l'ail, gigot aux fèves et farandoles de fromages accompagnés d'un florilège de vins que le procureur avait mis tant d'années à stocker dans sa cave ...Tout cela fondait comme neige au soleil et la mine de Porthos prospérait au même rythme que ses affaires avec Madame. La soirée se poursuivit en tête à tête avec "la Baronne " quand sous le coup des onze heures et demie, Porthos s'avisa qu'il était temps de rentrer, le couvre-feu était en place depuis longtemps déja...

Il prit congé de la dame et lança son cheval en direction du quartier où il résidait non loin de chez Aramis. Là, voyant de la lumière aux fenêtres, il devina qu'il y avait encore de l'animation chez son ami, et décida qu'il était encore temps de venir le saluer et s'enquérir de sa santé. Il attacha son cheval dans les écuries et vint toquer à la porte avec énergie.